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31.07.2024 à 15 H 23 • Mis à jour le 01.08.2024 à 08 H 31
Par
Politique

Soutien de Macron au Maroc sur la question du Sahara : un changement de cap qui agite la scène politique française

Le président français Emmanuel Macron. Crédit: DR.
Applaudie comme étant « pragmatique » et « juste » par plusieurs figures politiques françaises, la décision prise par Emmanuel Macron de rallier la position du Maroc sur le dossier du Sahara ne fait cependant pas l’unanimité notamment dans les rangs de la Gauche. Round-up des principales réactions exprimées à ce jour

L’annonce du président français Emmanuel Macron du soutien de son pays, non seulement à la position du Maroc, mais carrément à sa souveraineté sur son Sahara, n’a laissé personne indifférent.  Ayant suscité de vives réactions tant en interne qu’à l’international, poussant même l’Algérie à retirer son ambassadeur à Paris, la décision annoncée par Macron par écrit, comme révélé précédemment en exclusivité par Le Desk,  au roi Mohammed VI, à l’occasion de la Fête du Trône divise profondément la classe politique française.


En France, la réorientation de la position française concernant le Sahara a en effet été autant saluée et félicitée que dénoncée et sévèrement critiquée. Sur les réseaux sociaux, les leaders politiques de l’Hexagone n’ont ainsi pas tardé à exprimer leurs positions, rendant de plus en plus évidentes les divergences aigues dans un contexte d’élections législatives anticipées.


Une décision applaudie par les « amis » du Maroc

La décision d’Emmanuel Macron de réorienter la position française concernant le Sahara, annonçant son soutien ferme au plan d’autonomie marocain de 2007, désormais présenté comme « la seule base pour une solution politique juste et durable, en conformité avec les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies », a reçu un accueil favorable de la part de ceux qui prônaient ce changement depuis plusieurs mois, notamment les partis de la droite.


La première à applaudir ce réalignement de la position française officielle, auparavant jugée « trop favorable à l’Algérie  », a été la ministre de la Culture, Rachida Dati. Dans une publication sur X (ex-Twitter) la responsable d’origine franco-marocaine s’est réjouie d’être au Maroc lors d’un « un jour historique pour les relations franco-marocaines », tout en se félicitant d’un « cours de l'Histoire est essentiel et irréversible ». Pour la membre du groupe Ensemble pour la République, constitué autour du parti Renaissance de Macron, cette évolution traduit une vision « ambitieuse pour nos deux peuples qui savent que, d’une rive à l’autre de la Méditerranée, notre avenir ne peut être que commun  ».



Dans un communiqué diffusé dans les quelques heures qui ont suivi la lettre de Macron, le président du Sénat et membre des Républicains, Gérard Larcher, a salué la décision du président de la République de soutenir la position marocaine sur le Sahara occidental. Il a ainsi considéré qu’« il était temps de tenir compte des réalités et de sortir d'une ambigüité stérile. Cette évolution est le fruit d'une longue maturation ». Reprenant le communiqué de Larcher, Hervé Marseille, président de l’Union des démocrates et indépendants et du groupe parlementaire l’Union centriste a commenté : « Au Maghreb, les Marocains sont nos amis. Cette décision va dans le bon sens et relance une nouvelle dynamique dans la relation avec le Maroc ».



Le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, n’a pas tardé non plus à crier son soutien à la nouvelle position proclamée par le président français. Ce très proche de Macron a déclaré : « Comme Emmanuel Macron l’a annoncé, le plan d'autonomie du Sahara occidental, proposé par le Maroc constitue la seule base pour aboutir à une solution politique juste, durable et négociée conformément aux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU ». Présent à son tour au Maroc au moment de l’annonce, pour prendre part à une célébration à l’Ambassade française à Rabat, Séjourné a repris quelques passages de la lettre de Macron, commentant : « Ce sont les mots du président de la république et c’est la conviction de la France », avant de crier : « Vive l’amitié franco-marocaine ».


La droite se félicite d’un revirement qui « n’a que trop tardé »

Se positionnant comme « défenseur historique de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental », Eric Ciotti, président du parti Les Républicains, qui a formé une alliance avec l’extrême droite lors des derniers scrutins, a aussi exprimé son soutien immédiat à la décision de Macron. Il a salué le changement de position du président le considérant comme une correction pour « tourner la page de 7 ans de vexations inutiles, de stratégie illisible et d’hostilité absurde envers notre allié historique ».



La présidente du groupe du Rassemblement National à l’assemblée générale, Marine Le Pen, a à son tour applaudi la récente évolution de la position française. Pour la figure de proue de la droite française, « le gouvernement français n’a que trop tardé pour reconnaître l’engagement constant du Maroc depuis des décennies dans la stabilisation et la sécurisation du Sahara occidental, partie intégrante du royaume chérifien ». Le Pen a considéré, dans la même veine, les initiatives des autorités marocaines comme étant « pragmatiques », permettant de « consolider la pacification de ce territoire, garante de son développement ».




Une vague de dépit dans les rangs de la gauche

Applaudie par ses alliés du centre et ayant reçu l’approbation de la droite, l’annonce de Macron a enclenché une vague de critiques dans les rangs de la gauche française. Marine Tondelier, secrétaire nationale d'Europe Écologie Les Verts, a aussitôt dénoncé un « fiasco international » qui se poursuit et une « décision grave ». Accusant Macron d’avoir trahi « la position historique de la France, fondée sur le respect du droit international et le droit à l’autodétermination des peuples  », la député écologiste est même allée à s’indigner contre « une erreur historique prise par un homme seul, à la tête d’un état sans gouvernement ni majorité ».



Reprenant à son tour la même accusation envers le président français, Fabien Roussel, leader du parti communiste français, a considéré que la décision de Macron « ouvre une crise diplomatique grave pour poursuivre le pillage de l’Afrique, dont les grandes richesses naturelles du Sahara occidental  ». Haussant encore plus le ton, la porte-parole de la Lutte Ouvrière, Nathalie Arthaud, a quant à elle écrit sur X : « Macron reconnaît le Sahara occidental propriété du Maroc. C'est le prix du rabibochage avec Mohamed VI, notre ami le roi, fidèle serviteur de l'impérialisme. Quant aux sahraouis, eux, ils n'ont pas leur mot à dire ».





Alors que les voix des partis de la gauche se sont élevées contre le soutien exprimé par Macron à la souveraineté du Maroc sur le Sahara, La France Insoumise n’a toujours pas exprimé de position quant à cette évolution. Toutefois, commentant la publication de Séjourné, Arnaud Le Gall, député de la formation dirigée par Jean-Luc Mélenchon qui, au micro du Desk,  s'était exprimé positivement sur la question lors d'un récent séjour au Maroc, a notamment critiqué le timing de l’annonce. « Quelle que soit la position sur ce sujet, il n’est pas acceptable que notre pays soit engagé par la seule décision du prince et alors qu’on a un gouvernement censé se cantonner à la gestion des affaires courantes », a-t-il jugé.



Elu de la 9ème circonscription des Français établis à l’étranger, Karim Ben Cheikh (Nouveau Front Populaire) a salué quant à lui la position de l'Hexagone. Dans un communiqué diffusé à la presse, celui-ci a qualifié cette évolution de « clarification ». « Cette déclaration, attendue par nos partenaires marocains, réaffirme notre soutien au Maroc et en faveur de son plan d’autonomie du Sahara sous souveraineté marocaine, reconnu comme seule base pour une solution politique durable, sous l’égide des Nations Unies ».


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