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02.08.2024 à 12 H 04 • Mis à jour le 02.08.2024 à 12 H 05
Par
HCP

Marché du travail : l’hémorragie d’emplois se poursuit, le chômage à 13,1% au second trimestre

Siège du HCP à Rabat. Crédit : Mustapha Razi / Le Desk
Au cours du deuxième trimestre de 2024, l'économie nationale a enregistré une nouvelle perte d'emplois, accentuant ainsi la hausse continue du taux de chômage. La situation étant imputée à l'impact de la sécheresse et à la réduction des emplois non rémunérés, cette tendance à la baisse du taux d'activité se manifeste cependant tant en milieu urbain que rural
L’hémorragie d'emplois se poursuit. Au deuxième trimestre de 2024, l’économie nationale a perdu 82 000 postes par rapport à la même période de 2023, fait savoir le Haut-Commissariat au Plan (HCP) dans sa récente note d’information sur la situation du marché du travail.


Cette baisse du volume de l’emploi est, selon le HCP, liée aux effets de la sécheresse qui sévit dans le pays. Cela se traduit par la perte de 141 000 emplois en milieu rural. L’institution qui alerte depuis des mois sur le recul du taux de l’emploi et la montée avec acuité de celui du chômage souligne à cet égard qu’il s’agit de postes « principalement non rémunérés », reprenant les termes exacts utilisés auparavant par le Chef du gouvernement Aziz Akhannouch et de son ministre de l’Emploi Younès Sekkouri, pour défendre leur bilan en la matière.


Si l’argument des emplois non rémunérés est avancé comme pour atténuer l’effet des chiffres alarmants du marché du travail, les statistiques du HCP dépeignent une autre réalité.  En effet, sur la même période, ce sont uniquement 45 000 emplois rémunérés qui ont été créés au niveau national, suite à une création au total de 63 000 postes en milieu urbain et une perte de 18 000 en milieu rural. L’emploi non rémunéré a connu, de son côté, une perte de 126 000 postes, conséquence d’une perte de 123 000 en zones rurales et de 4 000 emplois en zones urbaines.


En milieu urbain comme en rural, recul du taux d’activité et d’emploi

Selon les données du HCP, alors que dans le rural le nombre des postes se rétrécissait, la même période a connu la création de 60 000 postes dans le milieu urbain entre le deuxième trimestre de 2023 et celui de 2024.  La persistance des conditions climatiques défavorables a fait du secteur de l’agriculture, forêt et pêche la principale victime de la destruction des emplois, avec 152 000 emplois perdus, soit une baisse de 5 % en volume. Cependant, ce secteur n’est pas le seul à connaître cette tendance baissière. Le secteur des BTP a à son tour perdu 35 000 postes d’emploi, résultat d’une perte de 51 000 en milieu urbain et une création de 16 000 en milieu rural, enregistrant une baisse de 3 % du volume d’emploi dans ce secteur, selon la même source.


Les secteurs à connaître, en revanche, une évolution positive sont celui des services avec la création de 49 000 postes « suite à une hausse de 80 000 en milieu urbain et d’une baisse de 31 000 en milieu rural », et celui de l’industrie y compris l’artisanat, qui a créé 58 000 postes d'emploi, « résultat d’une création de 38.000 en milieu urbain et de 20.000 en milieu rural », indique le HCP. Ces hausses représentent respectivement des évolutions 1 % et 4 % par rapport au même trimestre de l’année dernière.


Le taux d’activité a par conséquent reculé de 0,6 point en une année, passant de 44,8 % à 44,2 %, fait savoir le HCP. Ce taux a baissé aussi bien en milieu rural, passant de 49,2 % à 48 % qu’en milieu urbain, de 42,6 % à 42,3 %. A son tour, le taux d’emploi a reculé de 0,9 point, passant de 39,3 % à 38,4 %, au niveau national, passant en milieu rural, de 46,4 % à 44,8 %, et de 35,7 % à 35,3 % en milieu urbain.


Montée du taux du chômage et du sous-emploi

Cette faible dynamique de création de l’emploi, conjuguée à la perte continue de postes de travail s’est traduit par une augmentation de 6 % du taux du chômage. Résultat : le nombre de chômeurs s’est accru de 90 000 personnes entre le deuxième trimestre de l’année 2023 et celui de 2024, passant de 1 543 000 à 1 633 000 chômeurs. Cette hausse concerne aussi bien le milieu rural, avec 42 000 nouveaux chômeurs, que le milieu urbain où ce chiffre a atteint 48 000.   Le taux du chômage dans les villes s’élève ainsi à 16,7 % et à 6,7 % en milieu urbain. Au niveau national, ce taux a atteint 13,1 %, contre 12,4 % il y a une année.


La hausse, de 0,7 point, du taux chômage concerne aussi bien les femmes (17,7 %) que les hommes (11,7 %). Les jeunes de 15 à 24 ans sont les plus touchés, avec une augmentation de 2,5 points pour atteindre 36,1 %, tandis que pour les 25-34 ans ce pourcentage a progressé de 1,6 point atteignant 21,4 %.  La même tendance haussière est constatée pour les diplômés, avec un taux de chômage de 19,4 %.


S’agissant du sous-emploi, le volume des actifs occupés dans cette situation est passé de 983 000 à 1 042 000 personnes au niveau national, passant de 549 000 à 552 000 personnes en milieu urbain et de 434 000 à 490 000 en milieu rural. Le taux de sous-emploi est passé de 9 % à 9,6 % au niveau national, de 8,4 % à 8,3 % en milieu urbain et de 9,9 % à 11,6 % en milieu rural.


Cette tendance haussière du sous-emploi est constatée tant en termes du nombre des heures travaillée, avec le volume de la population concernée qui a augmenté de 465 000 à 583 000, qu’en termes d’insuffisance du revenu ou d’inadéquation entre formation et emploi exercé, dont le volume est passée de 518 000 à 459 000 personnes.

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