
Concert Angélica López enchante le Chellah de Rabat aux sons de la cumbia caraïbe
Sous la voûte étoilée du site historique du Chellah, baigné d’une lumière dorée et porté par une brise estivale légère, la chanteuse colombienne Angélica López a livré, dimanche soir, une prestation envoûtante à l’occasion de la 20ᵉ édition du Festival Mawazine-Rythmes du Monde. Devant un public venu en nombre célébrer la richesse des musiques du monde, l’artiste originaire de Cartagena a mêlé avec grâce les rythmes entraînants de la cumbia aux sonorités pop, pour une soirée qui a résonné bien au-delà des ruines séculaires du site.
Drapée dans une robe blanche ample aux bordures dorées, Angélica López a fait une entrée aussi élégante que magnétique. Ses pas dansants et sa voix chaleureuse ont aussitôt capté l’attention d’un auditoire conquis. Accompagnée de musiciens coiffés de chapeaux traditionnels et installés sur un tapis rouge, elle a lancé le concert avec Madre Monte, morceau emblématique qui convoque l’esprit des forêts tropicales colombiennes. Les congas aux timbres profonds et la basse vibrante ont installé un groove irrésistible, auquel le public a répondu avec ferveur, battant des mains en rythme dans une communion festive.
Moment de surprise et de complicité, l’artiste a ensuite offert une reprise en espagnol du célèbre Sway, popularisé par Michael Bublé. Sous les riffs suaves du guitariste et les maracas en cadence, les spectateurs se sont laissés porter par la sensualité du morceau, certains couples esquissant quelques pas de danse dans l’atmosphère intime du Chellah illuminé.
Mais c’est avec l’apparition de la gaita, flûte traditionnelle colombienne, que la soirée a pris une tournure plus immersive encore. Avant d’en jouer, Angélica López a pris le temps d’en expliquer les origines indigènes, suscitant la curiosité et l’enthousiasme. Le public, invité à frapper des mains au rythme des percussions, a alors participé à la transformation symbolique de l’esplanade antique en un immense tambour vivant, résonnant aux sons ancestraux du nord de la Colombie.
Dans un contraste tout en douceur, les premières notes de Bésame Mucho, portées par un saxophone envoûtant, ont ramené l’ambiance à une langueur romantique. Puis est venue Colombia, chanson-phare de son répertoire, interprétée comme un hymne lumineux à ses racines. Sa voix, puissante et habitée, s’est élevée au-dessus des pierres antiques du Chellah, concluant la soirée par un moment de gratitude adressé à un public aussi curieux que chaleureux.
Résidente à Londres, Angélica López incarne depuis plusieurs années un pont entre traditions musicales de la côte caraïbe colombienne et les sonorités contemporaines de la pop et du rock. Lauréate en 2018 du prix LUKAS (Latin UK Awards) pour son album Madremonte, qui mettait à l’honneur des instruments oubliés, elle s’est produite sur des scènes prestigieuses comme WOMAD ou le Royal Albert Hall, affirmant un style singulier et une démarche artistique militante.
Son dernier projet, un EP intitulé C’est la vie, sorti en 2022, poursuit cette exploration des fusions musicales. Ce même métissage était à l’honneur ce soir-là, dans l’écrin patrimonial du Chellah, symbole du dialogue entre les cultures.
Placée sous le Haut Patronage du Roi Mohammed VI, la 20ᵉ édition du Festival Mawazine, qui se déroule du 20 au 28 juin à Rabat et Salé, continue de faire rayonner la diversité musicale mondiale. Avec une programmation mêlant stars arabes, voix africaines, talents émergents et têtes d’affiche internationales, le festival confirme sa stature de deuxième plus grand événement musical au monde en nombre de spectateurs. À l’image de la performance d’Angélica López, cette édition 2025 met la barre haute pour les soirées à venir.
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