
Art Exposition collective : à Arles, la photographie marocaine interroge le monde
À l’occasion de la 56e édition des Rencontres de la photographie d’Arles, en France, l’Association marocaine d’art photographique (AMAP) investira, du 8 au 19 juillet, La Parade, un tiers lieu de la ville d'Arles pour une exposition intitulée « Interférences : un certain regard sur la photographie marocaine ».
L’exposition collective réunira 18 artistes marocains de générations et d’horizons variés, sous le commissariat d’exposition et la curation de Jaâfar Akil, président de l’AMAP. Tous proposent « des regards singuliers, souvent critiques, sur les transformations du Maroc contemporain, tout en affirmant la photographie comme un langage autonome, ancré dans une culture visuelle propre et en dialogue avec les mutations du monde ».
Outre le commissaire d'exposition, la liste des artistes comprend Yasmina Alaoui, Driss Aroussi, Abderrazzak Benchaabane, Ahmed Benismael, Hicham Benohoud, Youssef Bensaoud, Lhoucine Boubelrhiti, Badr El Hammami, Karima Hajji, Yasmine Hajji, Mouna Karimi, Mohamed Mali, Mehdy Mariouch, Safaa Mazirh, Fatima Mazmouz, Jamal Mehssani et Miloud Stira.
Cette exposition est la déclinaison internationale des Rencontres photographiques de Rabat et « s’inscrit dans une volonté de dialogue interculturel et de reconnaissance des scènes artistiques contemporaines du Sud », précise-t-on.
Regards pluriels sur le Maroc
À travers les regards des 18 photographes, l’exposition questionne la mémoire, les identités plurielles, les corps, les frontières, les récits de l’intime et les tensions du monde contemporain. Autant de pistes qui, selon Jaâfar Akil, illustrent une pratique photographique marocaine nourrie par l’exigence et la conscience critique.
« Parmi les traits marquants de la pratique photographique contemporaine au Maroc, la pluralité des fronts sur lesquels elle s’engage, une conscience et une distance critiques vis-à-vis de l’héritage visuel colonial et une volonté affirmée d’explorer les voies d’une logique d’expérimentation. […] L’exposition suggère un échantillonnage partiel d’essais parmi les plus significatifs des quatre dernières décennies », affirme-t-il.
Ce regard singulier a trouvé un écho fidèle chez les partenaires de l’exposition, notamment la galerie NegPos, qui œuvre depuis 2007 à tisser des ponts entre scènes photographiques du Nord et du Sud. Pour son fondateur et directeur, Patrice Loubon, la présence de la photographie marocaine à Arles est un moment historique. « Ces ponts solidement construits ont aussi permis de sortir de l’habituelle quadrature du cercle des échanges nord-sud, imaginant de nouvelles circulations internationales […]. L’exposition Interférences associe diverses générations et diverses modalités esthétiques. En cela, elle révèle la pluralité et la qualité de la photographie marocaine contemporaine », ajoute-t-il.
Outre les œuvres exposées, le programme comprend également des tables rondes, discussions et rencontres, pour penser le rôle de l’image dans nos sociétés, les circulations visuelles entre le Nord et le Sud, et les défis esthétiques ou politiques de la photographie contemporaine.
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