Attaque américaine : l’Iran « se réserve toutes les options de riposte »

Les installations nucléaires iraniennes de Fordo, Natanz et Isfahan ont été visées par des bombardiers furtifs américains B-2 Spirit équipés de bombes pénétrantes GBU-57, ainsi que par des missiles de croisière Tomahawk tirés depuis des sous-marins en Méditerranée.
Le président américain Donald Trump a revendiqué l’opération, affirmant que les sites avaient été « totalement et complètement anéantis » et que « tous les appareils impliqués sont rentrés à leur base sains et saufs ». Il s'agit de la première implication militaire directe des États-Unis dans le conflit opposant Israël à l’Iran depuis le début des hostilités en mai.
À Téhéran, la réaction ne s’est pas fait attendre. Le ministre des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a dénoncé un acte « odieux et provocateur » et affirmé que l’Iran « se réserve toutes les options de riposte ». Quelques heures plus tard, plusieurs missiles balistiques ont été tirés depuis le territoire iranien en direction d’Israël, provoquant des explosions dans le sud du pays. Bien que les dégâts aient été contenus grâce à l’interception de la plupart des projectiles, l’attaque marque un tournant inquiétant.
L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), en contact avec les autorités iraniennes, a déclaré n’avoir détecté aucune élévation anormale des niveaux de radiation autour des sites bombardés. Cela semble indiquer que les frappes, bien que puissantes, n’ont pas provoqué de fuites nucléaires dans l’immédiat.
L'armée israélienne a déclaré qu’il était encore trop tôt pour confirmer si l’Iran avait retiré l’uranium enrichi du site nucléaire de Fordo avant les frappes américaines. Le général de brigade Effie Defrin a indiqué que la situation était en cours de vérification. Des sources iraniennes anonymes citées par Reuters affirment que la majeure partie de l’uranium hautement enrichi avait été déplacée avant l’attaque, information relayée également par une chaîne Telegram liée aux Gardiens de la révolution, évoquant l’évacuation complète du site deux jours avant les frappes. Par ailleurs, l’armée israélienne a confirmé la poursuite de sa campagne contre l’Iran, soulignant qu’elle visait encore d'autres objectifs.
Sur le plan international, les réactions ont été rapides. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a exprimé sa « profonde inquiétude » et appelé à une « désescalade immédiate ». L’Union européenne, le Royaume-Uni, la Chine, la Russie et plusieurs pays arabes ont également exhorté les deux parties à éviter une spirale de représailles. À Londres, le Premier ministre Keir Starmer a reconnu la gravité de la menace nucléaire iranienne mais a regretté le recours à la force sans solution diplomatique préalable.
À Washington, l’opération militaire fait l’objet d’un vif débat. Si les élus républicains soutiennent majoritairement l’action de Donald Trump, une partie des démocrates s’insurge contre une décision prise sans autorisation formelle du Congrès. Certains évoquent même la possibilité d’une nouvelle procédure de mise en accusation du président, accusé d’avoir engagé les États-Unis dans un conflit majeur sans mandat constitutionnel clair.
Au-delà de la confrontation bilatérale, c’est toute la stabilité de la région qui se retrouve menacée. L’implication directe des États-Unis dans l’attaque de sites nucléaires iraniens soulève la perspective d’une réaction en chaîne impliquant les alliés régionaux de l’Iran, notamment le Hezbollah au Liban et les milices pro-iraniennes en Irak et en Syrie. Des sources israéliennes évoquent un renforcement immédiat de la posture militaire le long des frontières nord et sud du pays. Certains analystes soulignent qu’une escalade incontrôlée nuirait également à Téhéran, déjà fragilisé sur les plans économique et diplomatique.
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