Dans un contexte de sécheresse, recul des superficies cultivées et de l’effectif du cheptel

Le secteur agricole continue à subir les impacts du manque pluviométrique. Depuis début septembre dernier, le pays un enregistré un volume totale de précipitations de 1,2 milliard de mètres cubes (Mm3). « Ce volume est bien en-deçà de la moyenne enregistrée d’habitude durant cette période », a indiqué Ahmed El Bouari, ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, lors du point de presse hebdomadaire à l’issue du Conseil de gouvernement.
Il s’agit, a rappelé le ministre, de la troisième année consécutive que les réserves des barrages sont en recul. Le déficit hydrique a ainsi atteint 53 % par rapport à une moyenne de 30 ans. « Après un démarrage encourageant, nous avons enregistré deux mois où la moyenne pluviométrique a été inférieure à 20 mm3, ce qui a impacté le couvert végétal et l’ensemble des cultures automnales ». Ainsi, la situation des plantations dans les différentes régions du Maroc a été « lourdement impactée », à part dans la région du Loukkous, où le couvert végétal est partiellement « en très bonne condition ». Malgré ces difficultés, « les agriculteurs continuent à résister pour fournir au pays les produits agricoles dont on a besoin », a ajouté El Bouari, soulignant également les différentes mesures de soutien mises en place par le gouvernement.
À ce jour, la superficie totale des cultures automnales a atteint 3,5 millions d’hectares (Mha). Environ 2,6 Mha sont dédiés aux principales cultures céréalières automnales, « soit 55 % de l’objectif tracé », 385 000 ha aux cultures fourragères, « soit 71 % de l’objectif attendu », 86 000 ha aux légumineuses, « soit 39 % de l’objectif », 36 000 ha de cultures sucrières et 97 000 ha pour les légumes d’automne, soit 16 % en hausse par rapport à la campagne précédente. Pour les légumes d’hiver, El Bouari a souligné que la saison vient de commencer et se poursuivra jusqu’en mars. « Nous avons atteint 28 000 ha sur un objectif fixé de 74 000 ha ».
En ce qui concerne l’élevage, le ministre a encore rappelé la sécheresse qui sévit dans le pays, notant que « la totalité de notre bétail dépend des pâturages pour leur alimentation, mais il n’y a plus d’herbe maintenant, ce qui nécessite d’assurer suffisamment de fourrage ». Cette situation a entraîné une baisse de 38 % de l’effectif du cheptel, comparativement à 2016. « Une diminution aigue, qui a impacté la production de viandes rouges », a souligné El Bouari.
Et d’ajouter : « dans les années normales, on abattait jusqu'à 230 000 têtes par an. Actuellement, on est entre 130 000 et 150 000 têtes par an ». Pour assurer l’approvisionnement du marché en viande rouge, plusieurs mesures ont été prises, dont notamment l'exonération de la TVA à l'importation des bêtes destinées à l'abattage, ainsi que de la viande rouge fraîche, rappelle El Bouari dans le même sillage. Ces mesures ont encouragé ces importations dont les volumes ont connu une « importante hausse » au cours des deux premiers mois de 2025, par rapport à la même période de l’année dernière. Au 12 février, ce sont quelque 21 800 bovins, 124 000 ovins et 704 000 tonnes de viandes rouges qui ont ainsi été importés.
Grâce à ces mesures, un certain équilibre a été restauré, et les « nous commençons à voir les prémices d’une baisse des prix », a affirmé le ministre, tout en notant que « sur la question des prix, il faut aussi tenir compte des écarts entre les prix à la sortie des abattoirs et à la vente au détail. Cela est aussi le cas pour les fruits et légumes ». Pour soutenir les efforts déjà déployés, un programme complet est aussi prévu pour renforcer la production animale. Comportant six composantes, ce programme prévoit, entre autres, l'acquisition de 15 à 18 millions de quintaux d'aliments composés, l'encadrement technique pour la production animale, la santé animale, à travers un programme d'agriculture solidaire dont bénéficieront particulièrement les petits éleveurs dans les zones défavorisées, un programme dédié aux jeunes dans le milieu rural pour les former sur les métiers de l’élevage, en plus de la préservation, « dans la mesure du possible » des femelles pour repeupler le cheptel national.
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