Yango, le Uber russe, interdit par les autorités à Casablanca
Un projet qui tombe à l'eau. Le nouveau service de covoiturage Yango, qui tente de se déployer au Maroc depuis près d'un an, comme révélé en juillet dernier par Le Desk, se heurte au veto des autorités locales de la métropole. Dans un communiqué, la Wilaya de la région de Casablanca-Settat a annoncé que l'entreprise russe a récemment fait l'objet d'un examen minutieux de ses services.
La raison : l'entreprise offre des services de transport de personnes via une application mobile, « sans l'autorisation ou la licence nécessaire pour exercer ce type d'activité », précise le communiqué.
Selon la même source, Yango a commencé à organiser, à proposer et à fournir des services de transport de personnes moyennant rémunération en s'appuyant sur une application mobile appelée « Yango à Casablanca ». Cependant, « elle n'a obtenu aucun permis ou licence préalable pour exercer ces activités », ajoute-t-on. De plus, selon le même communiqué, cette entreprise utilise des véhicules « non autorisés » et emploie des chauffeurs « non professionnels ».
Dans le même ordre d'idées, les autorités précisent qu'aucune autorisation n'a été accordée à aucune entité pour exercer ce type d'activité, y compris Yango ou toute autre entreprise pratiquant le transport de personnes à l'aide de véhicules privés non autorisés.
Compte tenu de la nature de ces pratiques, qui constituent « une violation flagrante des exigences légales en vigueur au Maroc », en particulier celles liées au transport de personnes par véhicules et « les exigences légales relatives à la conduite professionnelle stipulées dans le Code de la route », la Wilaya de la région de Casablanca-Settat a déclaré l'activité de Yango « illégale ».
Dans son communiqué, la Wilaya a également tenu à informer le public du risque inhérent à l'utilisation de ces entreprises de transport de personnes non autorisées, et a averti les « conducteurs non professionnels » qui travaillent pour le compte de ces entreprises, qu'« ils pourraient être exposés à des sanctions administratives et légales en vertu des réglementations en vigueur dans le domaine de l'organisation et du contrôle des conditions d'exercice des services de transport public de personnes ».
Rappelons que cette entreprise russe était à la recherche d’un lobbyiste pour gérer ses relations avec le Maroc et pouvoir traiter avec les autorités locales, avant de lancer officiellement ses services au Royaume.
Filiale du groupe technologique multi-services (moteur de recherche, messagerie, livraison, etc.) basé à Moscou Yandex, Yango se présente sous d'autres noms en fonction du pays : Yandex Go ou encore Uber Russia. Le Maroc serait le deuxième pays d'Afrique du Nord, après l'Algérie, à bénéficier des services de Yango.
La société russe a fait son entrée en Afrique en 2018, après avoir étendu sa présence à plus de 20 pays, notamment en Europe, au Moyen-Orient et en Asie centrale, tels que la Norvège, les EAU, la Finlande, la Bolivie, le Pérou et bien d'autres, précise-t-on. Actuellement, Yango est présent à Abidjan, Bouaké, Accra, Kumasi, Douala, Yaoundé, Dakar, Lusaka, Luanda, Brazzaville, Alger et Kinshasa.
En 2018, Uber avait fait l'objet d'une interdiction similaire, où les autorités de la capitale économique avaient eu recours au même argumentaire. Après plusieurs mois de tensions, le géant américain s'était finalement retiré du Maroc. Il demeure aujourd'hui cependant présent à travers l'application Careem, la version Uber pour le Moyen-orient et l'Afrique du nord.
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