Affaire Félix vs. Bennis : l’accusatrice se désiste de sa plainte pour viol

Volte-face de la plaignante dans l’affaire de viol présumé pour laquelle Kamil Bennis, M’hamed Alj et Saâd Slaoui sont en détention provisoire depuis novembre dernier à la prison d’Oukacha à Casablanca. Selon une source proche de la famille d’un des détenus, la jeune femme qui avait porté plainte contre le principal accusé, à savoir Bennis qui a toujours clamé avoir eu une relation sexuelle consentie avec son accusatrice, s’est désistée de sa plainte ce 7 mars après une entrevue avec le juge d’instruction à la Cour d'appel de Casablanca.
Assistée de son avocate marocaine, Sixtine Félix, juriste de formation à Paris, a, selon notre source, motivé sa décision par le fait que, dans le doute et après mûre réflexion, compte-tenu de son état d’inconscience durant les péripéties de cette soirée organisée dans la villa de Kamil Bennis, celle-ci n’était plus en mesure de soutenir la thèse d’un viol dans lequel les deux autres co-accusés auraient aussi supposément participé.
Ce revirement fait suite à une audition datant du 27 février, organisée par le juge d’instruction, au cours de laquelle Félix avait toutefois maintenu sa version initiale qu’elle avait auparavant défendu en organisant des interviews avec certains organes de presse. Sa version soutenait qu’elle ne pouvait expliquer son état d’inconscience que par la forte probabilité d’avoir ingurgité une substance, en l’occurrence le GHB, la fameuse « drogue du violeur » et qu’elle disposait d’éléments scientifiques à charge qui pouvaient appuyer ses allégations. Mais aucune analyse médicale de dépistage de drogue n’est venue conforter ses dires.
Plus tôt, lors d’une audience tenue le 24 décembre dernier, douze témoins parmi les convives de la soirée avaient fait des déclarations allant dans le sens de la disculpation des co-accusés, assurant que l’accusatrice était, en leur présence, en capacité de ses moyens décrivant un comportement qui pouvait prêter à diverses interprétations. Des déclarations qui avaient été soutenues devant la cour quelques jours après une procédure de confrontation entre la plaignante, les co-accusés et la brochette de témoins.
Par ailleurs, l’autre belligérant des faits, Mohamed Amine Naguib, fiancé de la plaignante qui avait retiré sa plainte pour « coups et blessures » au motif d’une rixe avec les co-accusés durant la soirée a lui aussi été confronté au trio détenu. Les trois co-accusés avaient nié les faits de violence caractérisée. Naguib avait été écroué le 5 janvier dernier pour « violation du secret de l’enquête et propos à caractère diffamatoire » suite au leak d’une conversation téléphonique avec une de ses relations dans laquelle il avait commenté l’affaire avec, notamment, des propos inappropriés à l’encontre de la défense d’un des co-accusés.
Jusqu’ici les trois co-accusés n’ont pas bénéficié de la liberté provisoire que leur défense avait requise compte-tenu, selon leurs arguments, de la fragilité de l’accusation et des garanties qu’ils pouvaient produire. Les chefs d’inculpation n’ayant pas été jusqu’ici prononcés par le juge d’instruction, celui-ci devrait ainsi prendre en considération le retrait motivé de la plainte dans l’épilogue de cette affaire.
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