Sahara: Washington exige des concessions de toutes les parties
Dans une note diffusée ce vendredi soir, la diplomatie américaine annonce que la sous-secrétaire d'État, Wendy Sherman, a rencontré l’envoyé spécial du secrétaire général des Nations Unies, Staffan de Mistura afin de discuter de « l'importance pour toutes les parties concernées d'élargir leurs positions afin de parvenir à une résolution durable et digne du conflit ».
La responsable américaine a souligné par ailleurs « le plein soutien des États-Unis aux efforts de de Mistura pour faire progresser le processus politique en cours de l'ONU pour le Sahara occidental ».
Fait à souligner, cette entrevue intervient le jour même de la présentation par Washington de son projet de résolution sur le Sahara devant être discuté en coulisses à l'ONU la semaine prochaine. Le texte final qui émergera de la dernière ligne droite des tractations au sein du groupe des « Amis du Sahara Occidental » (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Russie, Espagne) devra être soumis au vote du Conseil de sécurité le 27 octobre.
Le fait que le porte-parole du Département d’Etat, Ned Price rende public ce soutien affiché au diplomate italo-suédois vient d’abord compenser l’échec évident de sa tournée régionale n’ayant pas réussi à faire bouger les lignes : Alger a rompu ses relations diplomatiques avec Rabat et soutient ostensiblement le Front Polisario sur le chemin de la guerre tout en refusant catégoriquement de prendre part à l’éventuelle reprise des tables rondes sous l’égide de l’ONU.
Cette note du département d’Antony Blinken synthétise la posture américaine à la veille du vote au Conseil de sécurité : l’Algérie se doit de revenir à la table des négociations car partie prenante du conflit régional et le Polisario cesser ses harcèlements armés et acquiescer de nouveau au principe du cessez-le feu.
La note fait aussi référence à un nouveau vocabulaire introduit par la diplomatie américaine dont les éléments de langage figurent sur son projet de résolution. Il s’agit désormais de rechercher une issue « durable et digne » au conflit qui prend aussi en compte « la qualité de vie » des Sahraouis.
En clair, en finir avec la situation humanitaire déplorable dans les camps de Tindouf, ce qui à l’inverse favorise la position du Maroc qui propose une autonomie sous sa souveraineté et qui met régulièrement en avant les avancées socio-économiques notables dans la partie du territoire qu’il administre, notamment à Laâyoune, chef-lieu du Sahara Occidental et Dakhla.
Cela, d'autant plus que l'appel américain à faire des concessions de la part de toutes les parties trouvera bon écho du côté de Rabat, où la marge de manœuvre, avec un projet d'autonomie à géométrie variable, demeure bien large, au contraire de la partie adverse, constituée de l'Algérie et du Polisario, qui demeure campée sur une exigence d’indépendance par voie référendaire.
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