Le Conseil de sécurité de l’ONU, divisé et « gravement préoccupé » par la situation
Le président en exercice du Conseil de sécurité de l’ONU, l'ambassadeur angolais Ismael Gaspar Martins, s'est présenté jeudi devant la presse pour faire le point sur les réunions menées par le Conseil.
Concernant le Sahara et le conflit ouvert entre Rabat et Ban Ki-moon, il a affirmé que les membres du Conseil sont "gravement préoccupés" mais n'ont pas adopté de position commune. Chaque membre va dialoguer individuellement avec le Maroc pour tenter de "stabiliser la situation" et de "la faire évoluer de manière positive". Il a aussi rappelé que les résolutions du Conseil de sécurité doivent être appliquées. Il n'a toutefois pas exprimé de soutien public au secrétaire général de l'ONU, ni enjoint Rabat de revenir sur sa décision de couper les vivres à la Minurso.
Le Maroc et l'ONU : des vues "fondamentalement différentes"
Les membres du Conseil sont divisés. Au cours du débat, la France, l'Espagne, l'Egypte, le Japon ou le Sénégal ont pris le parti de Rabat, ont indiqué des diplomates à l'AFP. Devant le Conseil, le secrétaire général adjoint aux affaires politiques Jeffrey Feltman a souhaité "un retour à une relation normale" avec Rabat. Mais il a reconnu que l'ONU et le Maroc avaient des vues "fondamentalement différentes" sur le règlement du conflit.
Plus tôt dans la journée, le porte-parole de Ban Ki-moon Stéphane Dujarric, avait accusé le royaume de mener "une action unilatérale en contradiction flagrante avec ses obligations internationales", ajoutant que le retrait des 84 civils de la Minurso "rendent quasiment impossible pour la mission de remplir son mandat", obligeant selon lui l'ONU à étudier des plans d'urgence.
"Le Maroc a pris des décisions, elles sont irrévocables (...). D'autres décisions sont à l'étude", a rétorqué Salaheddine Mezouar juste avant la réunion du Conseil, expliquant que "tout cela dépendra du Conseil de sécurité et des membres du Conseil de sécurité". Le Polisario de son côté a affirmé que le Conseil doit soutenir Ban Ki-moon et "maintenir le processus politique mené par l'ONU" au Sahara, sous peine de voir les hostilités reprendre.
Avec AFP
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