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29.03.2016 à 20 H 32 • Mis à jour le 29.03.2016 à 23 H 15
Par
ETUDE

Jihadmania marocaine : entre radicalisation et essais de modération

Abdelaziz El Mahdali (Abou Oussama Al Maghrbi) à droite, à côté du numéro 2 de Daech, tué récemment par un raid des forces américaines.
Si les causes de l'attrait pour le jihad armé des jeunes marocains sont parfaitement identifiées, et continuent à alimenter les rangs du jihad mondial, les ressorts de la déradicalisation demeurent encore mystérieux pour les experts du jihadisme. Plongée dans le jihad marocain avec Mohammed Masbah chercheur au centre Carnegie.

Dans une étude titrée Courants salafistes au Maroc, Étude du processus de transformation entre la radicalisation et la modération, le chercheur marocain spécialiste des organisations jihadistes, Mohammed Masbah, revient sur l’histoire du  jihad marocain, du jihad en Afghanistan à la génération des jihadistes de l’État islamique, en passant par les tentatives de révision de certains salafistes. Le Desk publie en exclusivité les grandes lignes de cette étude-analyse, thèse de doctorat à l’université Mohammed V à Rabat, résultat de longs entretiens avec plus d’une cinquantaine des salafistes.

Le jihadisme afghan sous les auspices de la communauté occidentale

Il faut remonter aux années 60 pour dater les débuts du mouvement salafiste dans le monde, tributaire d’un véritable blocage politique opposé par les régimes autoritaires arabes. L’universitaire montre comment la répression généralisée des islamistes a poussés certains à quitter une position pacifique et à prendre les armes pour affronter ces régimes. L’Afghanistan est devenue terre d’élection par excellence pour ce type de transformation idéologique, donnant naissance au « jihadisme afghan » en pleine guerre contre l’Union soviétique. Emulés par une communauté internationale dressée en bloc contre l’URSS, ces moujahiddins, volontaires combattants et humanitaires, viennent de toute part, posant les bases dès les années 80 d’un jihadisme mondial.


Au Maroc, les combattants partent par grosses vagues sur le terrain des opérations afghanes, qu’on désigne rapidement comme les « marocains afghans ».

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