Le Maroc se dote de son premier pont haubané, l’un des plus longs d’Afrique
Le roi a procédé, jeudi, à l’inauguration de l'autoroute de contournement Rabat, d’une longueur de 42 km, représentant des investissements de 3,2 milliards de dirhams. Ses travaux avaient débuté en 2011. Il a baptisé le premier pont haubané qui enjambe la vallée de Bouregreg et qui fait partie intégrante de cette autoroute "Pont Mohammed VI".
Il s'agit d’un des plus longs ponts à haubans d'Afrique, avec ses 950 mètres, ses deux pylônes de 200 mètres de hauteur et son tablier large de plus de 30 mètres. Ce pont contemporain, qui procure plusieurs avantages en termes d’esthétique, de sécurité, de prouesses techniques, et de respect de l’environnement, se distingue par son architecture s’inspirant de la civilisation arabo musulmane dont les deux pylônes élancés sous forme d’arche symbolisent les nouvelles portes des deux villes Rabat et Salé.
Cet ouvrage, dont le coût global dépasse 730 millions de dirhams (81 millions de dollars) est le premier du genre au Maroc. Les travaux ont été réalisés par la société chinoise China Railway Major Bridge Engineering Group. Il fait partie intégrante de la nouvelle autoroute de contournement de Rabat d’une longueur de 41,5 km.
Inscrit dans le cadre d'un contrat-programme de longue durée, de 2008 à 2015, le projet a été financé conjointement par la société des Autoroutes du Maroc (ADM) et la Banque mondiale.
Pour la réalisation de ce grand chantier, l'ADM, maître d'œuvre de ce projet, a été accompagnée par le groupement chinois Covec-Mbec, et assistée techniquement par l'entreprise française SETEC-TPI, ainsi que par le laboratoire marocain LPEE. Le pont Mohammed VI permet l’évitement de la ville de Rabat et d'améliorer le trafic à Hay Riad, banlieue résidentielle ouest de la capitale.
Le tablier supporte trois voies dans chaque sens et est soutenu par des haubans espacés de 8 mètres chacun. Le choix de l'architecture du pont s'inscrit dans une approche paysagère, dans le respect de la topographie du site.
« Le choix de ce type de structure apporte à la fois originalité et fonctionnalité et permet de respecter l'environnement en évitant de passer par des profonds déblais sur une zone très sensible. Il a en outre l'avantage d'être concurrentiel par rapport à une solution standard de traversée et procure sur la durée une économie non négligeable », a expliqué Abdelaziz Rebbah, ministre marocain de l'Equipement et du transport.
Cet édifice procure également plusieurs avantages esthétiques, de prouesses techniques et de respect de l'environnement, tout en offrant un niveau élevé de sécurité aux usagers. Au delà de l'aspect technique, les cabinets d'études ont aussi fait preuve de créativité esthétique. Par rapport à des pylônes classiques, les deux grands pylônes du pont sont très aérodynamiques et élancés.
Les retombées économiques du projet sont importantes pour les agglomérations de Rabat et Salé et pour la circulation de transit en termes de gains de temps, de parcours et de coût de transport. Le projet vient répondre aussi à des besoins pressants en capacités de trafic supplémentaires imposées par la quasi saturation de la rocade périphérique existante, la part importante de véhicules lourds et les prévisions de croissance à la hausse du trafic global sur le couloir Temara-Rabat-Salé.
Cette nouvelle infrastructure routière prend origine au niveau de l’autoroute existante de Casablanca-Rabat au nord de Skhirat. Elle contourne les agglomérations de Mers El Kheir, Tamesna, El Menzeh jusqu’à Technopolis à Sala Al Jadida, où elle se termine en se branchant sur le début de l’autoroute Salé-Kénitra.
Sur la plan accessibilité et connectivité, l’autoroute de contournement de Rabat comprend plusieurs aménagements : une bifurcation avec l’autoroute Casablanca–Rabat, un échangeur pour desservir la nouvelle ville de Tamesna, un échangeur au niveau de la commune de Menzeh donnant sur Boulevard Mohammed VI (Rabat), un échangeur à Sala Al Jadida et un autre au niveau de Technopolis.
Du point de vue exploitation, cette autoroute, qui porte le linéaire du réseau autoroutier en service à 1 630 km, fait partie du réseau national soumis à péage, elle dispose de gares sur échangeurs et d’une gare pleine voie ainsi que d’un couple d’aires de service. Cette section d’autoroute est ouverte gratuitement à la circulation jusqu’au 6 août 2016 à minuit.
Outre ce joyau architectural, la construction de l'autoroute de contournement de Rabat a nécessité la réalisation d'une multitude d'ouvrages d'arts, notamment 16 passages inférieurs, 14 passages supérieurs, 7 passages véhicules et deux passages réservés aux piétons.
Reliant les grands axes autoroutiers desservant le Sud, le Centre, le Nord et l’Est du pays, la nouvelle autoroute permettra de soulager la circulation sur la rocade existante de la ville de Rabat, caractérisée par une forte concentration du trafic poids-lourd, ce qui réduira considérablement l’émission de gaz à effet de serre.
Le coût de l'ensemble des travaux de construction de l'autoroute de contournement de Rabat y compris le Pont Mohammed VI s'est élevé à 3,2 milliards de Dirhams (355 millions de dollars), financé par la Banque Européenne d'Investissement (BEI) et les fonds propres de l'ADM.
Le pont à haubans de Rabat n’est pas le premier à voir le jour en Afrique. L’Afrique du Sud en compte déjà six. En 2013, le Nigeria a inauguré l’un des plus longs ponts de l’Afrique de l’Ouest, d’une longueur de 1 358 mètres, réalisé par une entreprise allemande, précise Jeune Afrique.
Casablanca aura à son tour son pont à haubans. Les travaux, qui ont débuté en novembre dernier, devraient s'achever d'ici deux ans. L'ouvrage permettra de désengorger l'accès Est de la capitale économique, pour faciliter les flux vers Sidi Maarouf, la RN11, l'aéroport Mohammed V et les autoroutes menant à Marrakech et Agadir.
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