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23.08.2016 à 15 H 45 • Mis à jour le 23.08.2016 à 15 H 57
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Jihad en Syrie

Après sa scission d’Al Qaida, l’ex-Front Al Nosra, rebaptisé Jabhat Fath Sham, voit partir ses faucons

25 mars 2014, des combattants du Front Al-Nosra à la frontière irako-syrienne, paradant sur un blindé saisi à l’armée de Bachar Al Assad. ZUMA PRESS
Le revirement opéré par Abu Mohamed Al-Jolani a provoqué des dissensions internes au sein de l’organisation dont le leader a acté l’affranchissement d’Al Qaida. Les défections venues de sa frange extrémiste sont le fait de leaders qui lui reprochent de « jouer le jeu de l’Occident ».

Après l'annonce de sa scission de l'organisation d'Al Qaida et son changement d’appellation de Front Al Nosra en Jabhat Fath Sham, les défections au sein du mouvement dirigé par Abu Mohamed Al-Jolani, n'ont pas tardé à se multiplier. Selon des sources jihadistes consultées par Le Desk, ces lâchages concernent le courant extrémiste qui s'oppose au dialogue avec les autres factions prônant le jihad en Syrie en vue de leur éventuelle unification.


Les faucons se révoltent contre leur chef

Plusieurs figures de l’ex-Front Al Nosra ont annoncé leur désapprobation avec les nouvelles orientations de Joulani et ont suspendu leur adhésion au mouvement. Parmi les plus en vue, Bilal Khrisat (aka) Abu Khadija al-Ordoni et Iyad Tobassi (aka) Abu Jelbib al-Ordoni, gendre du jihadiste jordanien Abu Musaab Zarqaoui, l’ancien leader d’Al Qaïda, mort en juin 2006 dans un raid aérien près de Bakouba en Irak.


Des combattants du Front Al-Nosra après une victoire sur les forces loyalistes syriennes à Alep, le 26 mai. FADI AL HALABI / AFP


Les deux hommes occupaient des postes de premier ordre au sein du mouvement jihadiste. Abu Jelbib était le leader de l’organisation à Daraâ et à Lattaquié, tandis que Abu Khadija avait mené plusieurs missions sécuritaires et religieuses en plus d’avoir eu en charge un poste de responsabilité à Homs et dans les régions montagneuses proches de Damas.


Dans une communication diffusée sur le réseau Twitter à partir d’un compte créé spécialement depuis quelques heures pour cette annonce, Abu Jelbib qui a combattu aux côtés de Zarqaoui en Irak a réaffirmé à ses sympathisants son attachement à Al Qaida.


Messages sur Twitter d'Abu Jalbib affirmant son attachement à Al Qaïda


« Al Qaida est la seule organisation qui croit à l’unité des musulmans dans le combat de ses adversaires. Il n’y a aucune différence entre race ou couleur. Je suis resté dans la nouvelle organisation pour ne pas porter atteinte à l’unité du groupe et en répondant favorablement à la volonté de certains frères, mais ma position était claire en ce qui concerne mon refus total de cette scission », explique-t-il, en annonçant son départ immédiat de la nouvelle organisation formée le 28 juillet dernier.


Pour sa part Abu Khadija, avait clarifié sa position avant lui en critiquant sévèrement certains leaders qui utilisent le jihad pour « récolter l’argent » et « obtenir un statut social ». Il reproche à ses camarades d’avoir accepté « les conditions du système mondial dictées par l’Occident et d’avoir accepté des choix défaitistes ».


Messages sur Twitter d'Abu Khadija qui fustige certains leaders du front d'avoir accepté le jeu de l'Occident pour des motivations personnelles
Iyad Tobassi (aka) Abu Jelbib al-Ordoni, gendre du jihadiste jordanien Abu Musaab Zarqaoui, l’ancien leader d’Al Qaïda, mort en juin 2006 dans un raid aérien près de Bakouba en Irak.


Selon le courant des faucons représenté par ces deux insoumis, l’organisation se dirige vers la normalisation graduelle avec l’ennemi qui sous-tend une solution pacifique et négociée du conflit syrien. Pour eux, Jabhat Fath Sham agit désormais dans un contexte tracé sous l’égide de la communauté internationale : « Nous vivons une phase décisive dans l’histoire du Jihad. Beaucoup de ceux qui agissent sur la scène jihadiste sont devenus des politiciens qui travaillent selon ses règles », estime, Abu Khadija qui fut aussi ancien juge général du Front Al Nosra à Al Ghouta.


Echec des tentatives de conciliation

Selon des sources jihadistes, les tentatives du cheikh jihadiste jordanien Abu Mohamed al-Maqdissi pour convaincre les irrédentistes de revenir sur leur décision n’ont pas réussi, malgré la grande influence qu’exerçait al-Maqdisi sur les milieux salafistes jordaniens.


Le cheikh jordanien Abu Mohamed Al-Maqdissi n'a pas réussi à maintenir l'union sacrée au sein du front. MUSTAPHA KHALIL


Dans ces tweets, Maqdisi avait notamment rappelé que le projet d’unification des factions jihadistes qui devrait probablement concerner dans un premier temps Ahrar Sham et Jabhat Fath Sham est « une nécessité pour cette phase » demandant aux récalcitrants de ne pas travailler à faire échouer ce projet. « Il faut que vous restiez à vos postes et positions pour préserver le jihad. L’unification des factions barre la route aux complots qui visent le jihad, les faucons doivent rester à leurs places », avait réitéré le cheikh.


Messages d'Al-Maqdissi sur Twitter appelant les membres d'Al-Nosra de demeurer unis.


D’autres figures de proue d’Al Nosra avaient eux aussi annoncé auparavant avoir pris leurs distances avec la nouvelle organisation, comme Abu Hammam Chami, l’un des plus hauts gradés militaires qui avait fait part de son opposition à la nouvelle organisation dans une lettre envoyée à la direction d’Al Nosra, largement diffusée sur les réseaux sociaux depuis quelques semaines par des sympathisants du mouvement.

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