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07.09.2016 à 03 H 59 • Mis à jour le 07.09.2016 à 04 H 04
Par
Législatives 2016

A la veille des élections, Driss Lachgar publie un livre décevant pour « une troisième alternance »

Pour Lachgar (à.d) le bilan du gouvernement de Benkirane (à.g) est « un total fiasco et ce à tous les niveaux ». Rien ne trouve grâce à ses yeux, ni la réforme de la caisse de compensation, ni celles de l’éducation, des retraites, la lutte contre le chômage, contre la corruption, sans parler des libertés ou de la rareté des investissements étrangers. LE DESK/ POOL
Le premier secrétaire du parti de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) publie à quelques semaines des législatives une autobiographie prétendant ainsi mimer une tradition occidentale inexistante au Maroc. Court et pamphlétaire, l’ouvrage s’attarde sur le passé et n’annonce cependant rien de concret

Une courte déclaration sur 2M, une autre à Al Aoula, suivi d’un monologue qui a duré en tout et pour tout une dizaine de minutes, et enfin une séance de dédicace de l’ouvrage. C’est à peu près tout pour ce qui a été annoncé comme un événement inédit dans la vie politique marocaine.


Driss Lachgar n’a pas prévu de répondre ou d’ouvrir un débat avec les journalistes lors de la présentation au public de son autobiographie intitulée « Le temps d’une troisième alternance ». Un livre-surprise et « préparé à la hâte », nous a soufflé aux oreilles un leader ittihadi présent dans les coulisses du pince-fesses socialiste. « C’était surtout pour la forme, et il fallait le faire sortir avant les législatives. Cela participe à sa campagne », rajoute il.


Lachgar, lui, se compare à ses pairs occidentaux. « C’est une tentative de créer une nouvelle tradition dans la politique marocaine. On remarque aujourd’hui qu’il y’a un manque de diagnostic de ce qui se passe. En Occident, l’avant-élection est toujours marquée par ce genre d’initiatives considérées comme des occasions uniques offertes à l’opinion publique pour mieux connaître les politiciens », a-t-il dit.


Dans son petit mot de présentation, il a ajouté que l’ouvrage était « nécessaire pour mettre fin à certaines rumeurs qui visaient sa personne » et auxquelles il n’a jamais répondu, évoquant même certains journaux qui ont fait de l’activiste pour les libertés individuelles, Ibtissam Lachgar, sa fille.


« Je ne suis pas un parachuté »

Lachgar débute son livre par l’évocation d’un souvenir de ce qu’il considère comme un moment phare dans sa carrière : sa présentation aux élections pour briguer le poste de chef du parti. « C’était le 18 décembre 2012, une date qui couronne ma carrière de militant au sein du parti (…) Je ne suis pas un parachuté, ni une pièce rapportée, et la simple lecture de mon histoire partisane confirmera que ma victoire était naturelle, celle de la consécration d’un militant qui a très bien connu l’USFP dans ses moments les plus difficiles », peut- on lire en amorce du petit ouvrage de 151 pages.


De ses mémoires de jeunesse, dont il fait le survol, il relate le récit d’un père lecteur assidu d’Al Moharir et d’Al Alam, les procès des militants de gauche, son rêve de devenir avocat, des anecdotes vécues à l’université notamment les affrontements avec les étudiants de la gauche marxiste. Le leader ittihadi nous plonge très succinctement dans des événements du passé qui l’ont marqué avant d’aborder sa vision de l’avenir du parti.


Après un bref détour sur son programme de candidat, il présente ce qu’il considère comme des acquis, un « pari réussi », dit-il : L’assainissement du patrimoine de l’USFP auparavant dispersé par la récupération de tous ses biens et leur enregistrement au nom du parti, l’unification avec le Congrès national de Bouzoubaâ et le parti des travaillistes de Benatik.


Les divisions, c’est la faute des autres

Lachgar a consacré aussi un pan entier de son livre aux guerres intestines et aux scissions qui ont suivi sa désignation à la tête de l’USFP, restant droit dans ses bottes, fidèle à lui-même pour rejeter toute la responsabilité sur « ceux qui ont refusé le résultat des élections » et se sont aventurés à fonder un nouveau parti.


« Mon parcours ne me permet –il pas d’avoir la légitimité politique nécessaire pour avoir cette responsabilité ? (…) Cet acharnement contre le choix des ittihadis est bizarre (…) Ils doivent prendre leur responsabilité historique dans cette division qu’ils ont causée (…) J’ai réussi a gérer la différence et les autres ont échoué », écrit en vrac Lachgar en permanence sur la défensive. Une litanie que l’on retrouve tout au long de ce livre : sur l’affaire des terrains de l’Etat, sa gestion du parti, son projet de société, ses alliances politiques etc…Tout est matière à se languir dans les justifications…


Le gouvernement Benkirane : « un fiasco »

Pour Lachgar le bilan du gouvernement de Benkirane est « un total fiasco et ce à tous les niveaux ». Rien ne trouve grâce à ses yeux, ni la réforme de la caisse de compensation, ni celles de l’éducation, des retraites, la lutte contre le chômage, contre la corruption, sans parler des libertés ou de la rareté des investissements étrangers, qui d’après lui « sans la politique royale, auraient disparus complétement » etc.,


« Le gouvernement a négligé les acquis de la Constitution de 2011 (…) Les politiques gouvernementales n’étaient pas au niveau du moment historique (…) il a manqué de planification stratégique et a fait rater au Maroc une occasion unique avec des déclarations irresponsables de nature à susciter un sentiment de doute… », peut-on lire dans quelques passages très critiques de Lachgar à l’égard de l’expérience du gouvernement de Benkirane « qui pousse le Maroc vers une nouvelle crise cardiaque », selon lui.


Et la solution toute prête selon Lachgar pour sortir de cette situation n’est autre que ce qu’il appelle « une troisième alternance ». Une formule que l’on devine quelque peu empruntée au New Labour de Tony Blair, mais là s’arrête la comparaison avec la fameuse « troisième voie » des travaillistes britanniques…


« Le peuple marocain a donné à ce gouvernement une opportunité pour une deuxième alternance, mais son bilan confirme qu’il ne doit pas subsister. Le pays a besoin d’une nouvelle alternance, un nouveau contrat entre les partis politiques et le peuple…un nouveau contrat dont notre programme électoral parle », conclut Lachgar, sans donner plus de détails.

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