Guerre de tranchées et lobbying retardent les listes nationales de l’Istiqlal
Le parti de l’Istiqlal semble se diriger vers l’accréditation de Saida Ait Bouali en tête de la liste nationale des femmes, l’une des figures féminines les plus influentes du parti. Cette fille d’un notable Marrakchi du parti de la balance a réussi à obtenir la confiance de Hamid Chabat, le secrétaire général, malgré la résistance de plusieurs cadors opposés à sa désignation.
Le parcours de Saida Ait Bouali au sein du bureau exécutif de l’organisation de la femme istiqlalienne a pesé en faveur de sa sélection. Mais, « ce choix a créé une zizanie au sein du parti lors du comité exécutif tenu mardi et poursuivi hier dans la matinée », décrit une source proche du parti. L’annonce n’a, donc, pas été très bien accueillie par toutes les composantes du parti de la balance. Le clan des notables sahraouis qui voulait que l’une des leurs soit la première de cette liste, a même menacé de quitter le parti. Ils estiment, selon des sources concordantes, que depuis le début des tractations concernant les deux listes nationales, leur avis est automatiquement mis sur la touche. « Il n’est pas exclu que les choses changent et que la pression se multipliant fasse que Ait Bouali soit reléguée à la deuxième ou même la troisième position », tempère notre source. Quoiqu’il en soit, il ne reste que 24h pour déposer les listes finales et Ait Bouali est bien partie pour en être la tête d’affiche. Côté jeunes, la situation demeure pour sa part dans l’impasse.
Carambolage chez les jeunes
Et pour cause, les petites guéguerres entre les cadors du parti dont chacun veut placer l’un des siens. « Que ça soit les notables sahraouis, la Chabiba du parti ou encore Hamid Chabat chacun veut que son protégé soit en tête de liste », nous explique une source proche du parti. Le clan Sahraoui, mené par l’infatigable Hamdi Ould Rachid fait du lobby pour offrir à son beau fils, Miara Cheikh, la liste des jeunes.
L’argument principal du Sahraoui, les régions du sud offrent le plus de siège à l’Istiqlal. Ceci est peut-être vrai selon les statistiques du parti, mais ne semble pas convaincre ni le secrétaire général, ni sa jeunesse. D’ailleurs les jeunes du parti sont unanimes. Pour la liste qui les représente, selon eux, aucune figure ne peut rivaliser que le zaïm de la chabiba, Omar Abbassi. Ce dernier, élu à ce poste depuis près de deux ans est soutenu par son prédécesseur Abdelkader El-Kihel.
« Depuis le début des négociations autour des listes nationales, El Kihel s’est montré très décisif dans plusieurs situations. C’est l’homme fort de l’instant et l’homme de confiance de Chabat », décrit notre source. Ceci étant, les enjeux de la liste des jeunes dépassent toutes les affinités et les amitiés. D’autant plus quand il s’agit du fiston Naoufel, Hamid Chabat ne lésine pas sur les arguments. « Pour lui, c’est son fils qui doit piloter cette liste et personne d’autres, et que ce dernier soit suivi de Abdelmajid El Fassi, fils de l’ancien numéro un du parti et ex-Premier ministre, Abbas El Fassi », explique notre source.
A cette heure, les personnalités et les familles influentes du parti tentent toujours de faire balancer les choses. Surtout quand on sait que la tête d’une liste nationale assure, généralement, un fauteuil dans l’hémicycle.
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