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17.10.2016 à 19 H 52 • Mis à jour le 18.10.2016 à 10 H 46
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Success story

Rym Games, la pépite prometteuse du gaming marocain qui se joue des plus grands

16.10.2016. 1ère édition de la Maghreb Game Conference au Technopark de Casablanca. Othman Bahraoui du studio de création RymGames. Ils ont profité de la MGC pour présenter le premiers trailer de leur jeu video The Conjuring House. DAVID RODRIGUES / LE DESK
C’est l’une des start-up les plus prometteuses du moment au Maroc. Ses promoteurs ont fait sensation ce week-end lors de la Maghreb Game Conference (MGC) au Technopark de Casablanca. Son premier jeu vidéo devrait sortir très prochainement et il risque fort de bousculer le milieu du gaming.

C’était l’un des évènements les plus attendus du week-end au Technopark de Casablanca lors de la Maghreb Game Conference, un conclave de férus de manettes et de consoles en tout genre. Le dévoilement du trailer de The Conjuring House, jeu 100 % marocain pour PC et console PS4, imaginé autour de la thématique de l’horreur. Son nom d'ailleurs rappelle celui de la série de films éponymes traitant du paranormal. Pour la présentation de cette création du studio marocain Rym Games, la salle de conférences était archi comble au point de déstabiliser un peu ses deux jeunes co-fondateurs à peine trentenaires, Othman Bahraoui et Imad Kharijah.



La présentation qui n’a duré que quelques minutes a suffit à épater l’assistance qui pourtant n’était composée que de gros calibres du milieu. Mais avant de goûter à cette satisfaction, les deux entrepreneurs n’ont pas vécu que des jours paisibles. « Ca nous a pris plus de deux ans de travail acharné et des dizaines de nuits blanches pour enfin arriver à ce résultat qui pour nous est encore perfectible. Nous savons qu’on peut mieux faire et nous allons y arriver », commente Othman Bahraoui. Et ce n’est pas son associé qui dira le contraire. Les deux fondateurs nourrissent les mêmes ambitions. « Nous avons formé une équipe pendant plus de huit ans et nous sommes complémentaires », affirme Othman, un ancien d’Ubisosft Casablanca qui a fermé ses portes dernièrement.


Un des nombreux Workshops du week-end où les participants ont pu apprendre de nouvelles techniques de codage. Dans celui-ci, Othman Bahraoui était accueilli en guest-star. DAVID RODRIGUES / LE DESK


Après avoir enchainé les projets chez la filiale marocaine du géant français, les deux geeks ont développé de bons reflexes pour fluidifier leur travail. « Avec le temps on a appris les ficelles du métier et on s’est dit, pourquoi pas nous ? », raconte Bahraoui. Un premier trailer a été alors mis en ligne dans l’optique de tâter le terrain. Quelques jours après, les feed-backs n’ont pas cessé de pleuvoir jusqu’à engorger leurs boites mail. « Plusieurs d’entres eux venaient de quelques créateurs de jeux et aussi de gamers assez connus dans le monde. Tous nous ont demandé de finir le jeu », se remémore Bahraoui.

Un projet soutenu par le Maroc Numeric Fund

Mais pour arriver à livrer un vrai produit capable de bien se vendre et surtout pour ne pas décevoir les centaines, voire, les milliers de fans qui y ont cru, il fallait passer par la case entreprise et donc trouver le financement nécessaire. Une tâche évidemment ardue, les fonds d’investissement et les banques sont rarement séduits par l’industrie des jeux vidéos. Les deux entrepreneurs en herbe sont certes de parfaits techniciens, mais pour le management, une mise à niveau s’imposait « Il nous a fallu plusieurs mois avant d’arriver à vulgariser notre discours pour nous faire comprendre. C’était une période difficile jusqu’au jour où nous avons croisé le Maroc Numeric Fund (MNF) », explique Bahraoui. Au terme de ce parcours du combattant qui a duré un peu plus d’un an, une injection de fonds de 2,8 millions de dirhams de la part du fonds lui a permis de se développer. Grâce à cet amorçage, Rym Games est désormais une start-up prometteuse qui a embauché six collaborateurs et dont les ambitions sont infinies.


L'événement a rassemblé un nombre non négligable de participants et speakers, tous férus de jeux vidéo. DAVID RODRIGUES / LE DESK


Si la sortie de The Conjuring House est prévue pour le premier trimestre 2017, les deux compères envisagent toutefois de la repousser. « Nous allons pénétrer dans un marché très concurrentiel et sur lequel il y a déjà des références bien installés, c’est pour cela qu’il faut que le jeu soit au top et surtout avec zéro problème », prévient avec prudence Bahraoui. La section « jeux d’horreur » dans les magasins spécialisés est réellement bien fournie avec des blockbusters comme Resident Evil ou encore Outlast qui tiennent le haut du pavé depuis des années. Mais en bons connaisseurs, les promoteurs de Rym Games n’ont pas l’air d’avoir froid aux yeux. « C’est une motivation en plus pour nous, et nous espérons juste de pouvoir les bousculer un peu dans leur tranquillité », s’amuse à dire Bahraoui. Pour faire plus simple et aussi toucher une large frange de gamers, le jeu sera dématérialisé. En gros, sans support CD et disponible sur des plateformes spécialement dédiées.


Un jeune participant de la MGC arborant un t-shirt reprenant un mème classique de la culture internet. DAVID RODRIGUES / LE DESK


Pour le moment, la discrétion est de mise sur les ventes escomptées, mais une chose est acquise, une fois le jeu lancé, il sera vite suivi d’autres projets encore dans les cartons. « Nous voulons déjà faire connaître cette industrie au Maroc et donner confiance aux bailleurs de fonds. Le but est aussi de démontrer qu’un Marocain peut très bien faire partie des meilleurs », conclut Bahraoui.


Dans les couloirs du Technopark, investi pour l’occasion par les aficionados du gaming, les participants et les organisateurs étaient tous confiants dans ce projet. « Il pourrait être l’une des plus belles surprises de 2017 s’il résiste assez longtemps sans se faire pirater », confie un spécialiste. Il est vrai que le milieu est connu aussi pour le hacking, mais les développeurs ont pu aussi trouver de contenir cet écueil, notamment avec des techniques de retardement. Et plus ce temps est long, et plus nos deux entrepreneurs auront de chance de se faire un nom, se frayer un chemin au sein de la concurrence et surtout toucher un joli pactole. « Si ça marche, ils deviendront millionnaires en dollars », lâche l’un des participants et fin connaisseur du milieu. Espérons pour eux qu’il a le nez creux.

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