L’application de l’accord de Paris, enjeu principal la COP 22 de Marrakech
Les États du monde sont réunis à partir de ce lundi 7 novembre 2016, à Marrakech pour s'accorder sur l'application de l'accord « historique » de Paris. Celui-ci, issu de la COP 21, avait vu pour la première fois la communauté internationale s'engager contre le dérèglement du climat.
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L'accord de Paris adopté fin 2015, signé par 192 pays et ratifié jusqu'ici par 100 d'entre eux (représentant près de 70 % des émissions mondiales), est désormais « la feuille de route du combat contre le changement climatique », souligne Manuel Pulgar-Vidal, ministre péruvien qui présida la COP20, aujourd'hui responsable du WWF. L'accord de Paris appelle à limiter le réchauffement en deçà de +2°C par rapport à avant la Révolution industrielle, voire 1,5°C, un défi énorme.
Mais à la COP22 à Marrakech, les négociateurs devront encore commencer à s'accorder sur toute une liste de procédures, qui feront, au final, de l'accord de Paris, un vrai succès ou pas.
Des questions auxquels il faudra répondre
Leur première tâche sera, selon la négociatrice française Laurence Tubiana, « d'achever les règles » de ce pacte complexe qui inclut notamment un objectif collectif (ne pas dépasser +2°C de réchauffement), des promesses nationales d'action (insuffisantes à ce stade) et des principes généraux pour les revoir à la hausse.
Voir aussi : Mohamed Benyahia, membre du comité de pilotage de la COP 22, décrypte les enjeux de l’évènement planétaire
Concrètement, cela signifiera résoudre toute une série de questions délicates : comment suivre les émissions de GES de chaque pays ? comment garantir le financement des politiques climatiques des pays du Sud promis par le Nord ? quels pourront être les critères de « compensation » des pays pauvres touchés par les impacts climatiques, sécheresses, inondations et autres tempêtes ?
« La COP22 est vraiment une COP pour l'application et l'action », a expliqué le négociateur américain Jonathan Pershing à la presse. Un bilan global des engagements nationaux en matière de réduction d'émissions - issues pour l'essentiel de la combustion du pétrole, du gaz et du charbon - est aussi prévu en 2018, sur la base du volontariat.
La réalisation des plans actuels éviterait les catastrophiques +4/5°C attendus en l'absence de politiques climatiques, mais met encore la planète sur une trajectoire extrêmement dangereuse de +3°C. D'où la nécessité de renforcer ces engagements. « Nous devons combler ce fossé », dit Tubiana : « La grande bataille des deux ans à venir porte sur la manière dont nous pourrons amener les pays à accentuer leur ambition ».
À Marrakech, pour la seconde semaine de la COP, une soixantaine de chefs d'Etat et de gouvernement viendront, le 15 novembre 2016, renforcer l'élan politique.
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