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18.11.2016 à 18 H 49 • Mis à jour le 18.11.2016 à 19 H 06
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Accord de Paris

Pour Oxfam-France, à la COP 22, les pays riches ont fait la sourde oreille

John Kerry à la tribune de la COP 22 à Marrakech. Le secrétaire d’Etat américain sortant a tenté de rassurer les participants sur les engagements de Washington suite à l’élection de Donald Trump. REUTERS
Quarante-sept pays vulnérables viennent de s’engager pour 100% d'énergie renouvelable. Les pays riches doivent également remplir leur part du contrat estime l'ONG. Un avis partagé par la plupart des membres de la société civile présents à Marrakech

Les négociations onusiennes sur le climat, qui se sont déroulé du 7 au 18 novembre à la COP 22 de Marrakech, n’ont pas réussi à combler les lacunes de l’Accord de Paris, laissant les pays pauvres et vulnérables sans réponse quant au soutien financier – indispensable - qu’ils pouvaient espérer de la part des pays riches, affirme l’ONG Oxfam-France dans un communiqué diffusé le vendredi 18 novembre, jour de clôture de la COP 22.


Les pays développés sont venus les mains vides

« La 22e Conférence internationale sur le climat (COP22) aurait dû être celle de l’action et de la mise en œuvre concrète de l’Accord de Paris. Au lieu de cela, les ministres et les négociateurs des pays développés sont venus les mains vides. Ils se sont entêtés à faire la sourde oreille à la question du déficit de financement de l'adaptation et ont préféré fermer les yeux sur l’incapacité de l’Accord à protéger véritablement les personnes les plus touchées par le changement climatique », déclare Armelle Le Comte, Chargée des questions climat et énergie pour Oxfam France.



L’Accord qui a été signé à Paris l’année dernière ne précise pas le montant exact des financements qui doivent aller à l’adaptation dans les pays en développement, stipulant simplement la nécessité d’un « équilibre » avec les fonds alloués aux efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Malheureusement la réalité est toute autre.


Les négociations de Marrakech accueillent favorablement la « soumission » de la « feuille de route », proposée par les pays donateurs, qui prévoit que seuls 20 % des 100 milliards de dollars promis seront destinés au financement de l’adaptation d’ici 2020. En défendant cette proposition, les ministres des pays donateurs ont montré leur indifférence face à cet important déséquilibre.


Des chiffres déconnectés de toute réalité

« Il ne s’agit pas de chiffres déconnectés de toute réalité », insiste Armelle Le Comte. « Il s'agit de fournir aux agriculteurs en Afrique des semences qui résistent à la sécheresse pour leur permettre de nourrir leurs familles, de construire des digues afin que des millions de personnes vivant sur les côtes survivent à la hausse du niveau des mers, ou encore de mettre en place des systèmes d’alertes précoces. »


« La réponse internationale reste pourtant largement en deçà des besoins sur le terrain. Il ne s’agit pas seulement de solidarité, mais de la responsabilité historique des pays développés envers les pays en développement. »


La France doit prendre sa part de l’effort. En votant, dans le cadre de l’examen du Projet de loi de finances 2017, une Taxe sur les transactions financières (TTF) ambitieuse, élargie aux opérations intra-journalières, elle pourrait dégager de 3 à 5 milliards de recettes budgétaires supplémentaires, et ainsi d’augmenter significativement les financements dédiés à l’adaptation de manière considérable.



Quant aux pays vulnérables, ils n’attendent pas pour agir : quarante-sept d'entre eux viennent de s’engager pour 100 % d'énergie renouvelable. Les pays riches doivent également remplir leur part du contrat.


Le résultat de l'élection américaine a jeté une ombre sur les négociations. Malgré l’incertitude, le reste du monde reste engagé dans la lutte contre le changement climatique. L’ensemble des pays a signé la « Proclamation de Marrakech », confirmant leur volonté de lutter contre le changement climatique et « d’inspirer la solidarité, l'espoir et les opportunités pour les générations actuelles et futures ».


Le Premier ministre des îles Fidji, qui prend la présidence de la prochaine COP en 2017, a parlé avec force de la « nouvelle ère terrifiante » à laquelle son pays est confronté en raison du changement climatique.


 « L'accord de Paris a été sans aucun doute historique, mais des millions de personnes confrontées à des conditions météorologiques extrêmes et erratiques ne peuvent plus se permettre d'attendre. Nous espérons que la ‘COP du Pacifique’ attirera l’attention du monde entier sur les risques encourus par les petites îles du Pacifique et partout dans le monde, et poussera les pays riches à mobiliser les fonds dont les plus vulnérables ont besoin », déclare Armelle Le Comte.

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