Le Conseil de sécurité vote sur les colonisations israéliennes en territoire palestinien

Le Conseil de sécurité des Nations unies votera ce jeudi sur un projet de résolution réclamant qu’Israël cesse « immédiatement et complètement » toutes les activités liées aux implantations « dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est », a-t-on appris mercredi soir de sources diplomatiques.
Le projet qualifie les implantations juives de « violation flagrante du droit international » et d’obstacle majeur à un accord de paix avec l’Autorité palestinienne. Le texte, que l’Egypte a fait circuler mercredi soir, sera mis aux voix jeudi vers 15h00 (20h00 GMT), précisent des diplomates.
Aucune indication n’a filtré pour l’heure sur l’attitude qu’adopteront les Etats-Unis, qui bénéficient d’un droit de veto au titre de membre permanent du Conseil et protègent traditionnellement Israël des actions de l’Onu. A la Maison blanche, on se refusait mercredi soir à tout commentaire.
Sur Twitter, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a appelé Washington à « opposer son veto à cette résolution anti-israélienne ».
The US should veto the anti-Israel resolution at the UN Security Council on Thursday.
&mdash Benjamin Netanyahu (@netanyahu) December 22, 2016
L’ambassadeur d’Israël à l’Onu, Danny Danon, a qualifié l’initiative de « sommet d’hypocrisie ». « Il est absurde qu’au moment où des milliers de personnes se font massacrer en Syrie, le Conseil de sécurité consacre du temps et de l’énergie à discuter d’une condamnation de la seule démocratie véritable au Moyen-Orient », a-t-il ajouté.
En février 2011, les Etats-Unis avaient mis en échec un précédent projet de résolution condamnant les implantations israéliennes. Le texte, que les 14 autres membres du Conseil avaient adopté, exigeait d’Israël « qu’il arrête immédiatement et complètement toutes ses activités d’implantation de colonies dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est ». Le projet égyptien reprend la même formulation.
Aucun commentaire à la Maison Blanche
« Nous nous opposerons toujours à des propositions unilatérales », a récemment déclaré l’ambassadeur des Etats-Unis en Israël, Dan Shapiro, à la radio militaire israélienne qui lui demandait ce que ferait Washington si un projet similaire de résolution était présenté au Conseil de sécurité. « S’il y a quelque chose de plus équilibré, je ne peux pas deviner ce que sera notre réponse », a-t-il ajouté.
Des responsables de l’administration américaine ont indiqué au début du mois qu’il ne fallait pas attendre d’initiatives majeures de Barack Obama sur le dossier israélo-palestinien d’ici à son départ de la Maison blanche, le 20 janvier prochain. Certains diplomates siégeant au Conseil de sécurité espèrent quant à eux qu’Obama, qui a entretenu des relations compliquées avec Netanyahu, pourrait opter pour une abstention, ouvrant ainsi la voie à l’adoption de la résolution.
Des diplomates onusiens voient dans ce projet l’ultime occasion pour le Conseil de sécurité d’agir sur le Moyen-Orient avant l’investiture de Donald Trump. Le futur 45e président des Etats-Unis a signalé qu’il soutiendrait Israël sur un certain nombre de sujets cruciaux et qu’il ne ferait pas pression sur l’Etat hébreu pour l’amener à reprendre les discussions avec l’Autorité palestinienne.
Le projet de texte en circulation juge que la création d’implantations par Israël n’a « aucune validité légale et constitue une violation flagrante du droit international ainsi qu’un obstacle majeur au succès de la solution à deux Etats et d’une paix juste, durable et globale ».Il « souligne que la cessation de toutes les activités israéliennes d’implantation est essentielle au sauvetage de la solution à deux Etats ».
Les négociations de paix directes entre Israël et l’Autorité palestinienne sous l’égide des Etats-Unis sont suspendues depuis avril 2014. En juillet dernier, le Quartet pour le Proche-Orient – Etats-Unis, Russie, Union européenne et Nations unies – a jugé qu’Israël devait stopper la construction d’implantations où, selon le Quartet, vivent au moins 570 000 Israéliens.
Avec Mediapart