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26.04.2017 à 10 H 32 • Mis à jour le 26.04.2017 à 12 H 43
Par
Liberté de la presse

Pour la première fois, le Maroc passe devant l’Algérie dans le classement RSF

La newsroom de Medi 1 TV. AIC PRESS
RSF relève « une lente mais régulière dégradation de la liberté de la presse au Maroc ». Les autorités du royaume « exercent des pressions politiques et économiques sur les médias marocains indépendants pour les dissuader de traiter de sujets hautement sensibles », estime l’organisation

Attaques anti-médias, fausses informations, répression et triomphe « d'hommes forts » comme Trump ou Erdogan : « Jamais la liberté de la presse n'a été aussi menacée », s'alarme Reporters sans frontières (RSF) dans son rapport 2017 publié mercredi.


La liberté de la presse connaît une situation « difficile » ou « très grave » dans 72 pays (sur 180 recensés), dont la Chine, la Russie, l'Inde, presque tous les pays du Moyen-Orient, d'Asie centrale et d'Amérique centrale, ainsi que les deux tiers des pays d'Afrique.


« L'arrivée au pouvoir de Donald Trump aux Etats-Unis et la campagne du Brexit au Royaume-Uni ont offert une caisse de résonance au 'médias bashing' et aux fausses nouvelles », déplore RSF. Et « partout où le modèle de l'homme fort et autoritaire triomphe, la liberté de la presse recule ».

 

« Six ans après les « printemps arabes », le classement mondial de la liberté de la presse 2017 démontre la persistance de l’hostilité des dirigeants des pays du Maghreb, lorsque des sujets d’intérêt général tels que la corruption, la fraude fiscale ou les lobbies d’influence sont abordés par les journalistes », note RSF


Une tolérance pour un journalisme de commentaire

« En Afrique du nord, il est malheureux de constater que les responsables politiques préfèrent tolérer les journalistes qui donnent la part belle au commentaire et à la communication institutionnelle plutôt qu’à ceux qui refusent le jeu des compromis », déclare Yasmine Kacha, directrice du bureau Afrique du Nord de RSF. « Aujourd’hui plus que jamais, il est essentiel de continuer de lutter pour une information indépendante, plurielle et libre dans la région », affirme-t-elle


L’année 2016 a été particulièrement difficile pour la presse algérienne (voir le rapport « Algérie : la main invisible du pouvoir sur les médias ») qui a dû faire face à la mort en détention de Mohamed Tamalt, emprisonné pour des informations postées sur son journal en ligne. La détention de deux professionnels des médias (ajouter lien) et d’un blogueur ainsi que l’annulation par les autorités algériennes du rachat du journal arabophone El Khabar par les autorités ont contribué à donner le ton cette année sur la volonté de museler la presse du gouvernement algérien.


L’Algérie, 134e au Classement de la liberté de la presse passe donc pour la première fois derrière le Maroc voisin (133ème). « Ce dernier s’est distingué par une grande agressivité envers les journalistes étrangers (cinq expulsions de journalistes européens en 2016), révélatrice d’une tension plus globale du Makhzen marocain envers l’Union européenne notamment », écrit l’ONG.


Le Maroc a perdu deux places d'une année sur l'autre sur le ranking de RSF


RSF relève « une lente mais régulière dégradation de la liberté de la presse au Maroc ». Les autorités du royaume « exercent des pressions politiques et économiques sur les médias marocains indépendants pour les dissuader de traiter de sujets hautement sensibles », estime l’organisation. La presse étrangère n’est pas non plus en reste. « Arguant de l’absence d’autorisation de tournage, les expulsions manu militari de journalistes n’ont cessé d’augmenter en 2016. Au Sahara occidental, territoire non-autonome selon les Nations Unies et actuellement contrôlé à plus de 80 % par le Maroc, les journalistes-citoyens qui tentent d’informer sur les violations commises contre les droits humains sont menacés et poursuivis », peut-on lire dans le rapport.


De son côté, la Tunisie (97ème) seul pays à avoir réussi sa transition démocratique reste en tête du Classement du Maghreb. Le pays continue néanmoins de souffrir d’un climat défavorable à la consolidation d’une presse libre en raison de la persistance de l’autocensure et des conflits d’intérêt au sein des médias.


Enfin, en Libye (163ème), les journalistes fuient le chaos, (plus de 50 exilés depuis 2011). Le nombre d’exactions toujours en hausse, y demeure totalement impunis avec pour toile de fond une guerre dans laquelle les protagonistes n’hésitent pas à prendre l’information libre pour cible.

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