Bank Al-Maghrib maintient inchangé son taux directeur à 2,25%
Le Conseil de Bank Al-Maghrib (BAM) a décidé de maintenir inchangé le taux directeur à 2,25 %, a annoncé mardi le Gouverneur de la Banque centrale, Abdellatif Jouahri.
Sur la base de son évaluation de l'évolution récente de la conjoncture économique et des projections macroéconomiques de Bank-Al-Maghrib à moyen terme, le Conseil de la Banque a jugé que le niveau actuel de 2,25 % du taux directeur reste approprié et a décidé de le maintenir inchangé, a précisé M. Jouahri lors d'une conférence de presse tenue à l'issue de la 3ème réunion du Conseil pour l'année 2017.
Pour sa part, "l'inflation a reculé d'une façon sensible", passant de 1,9 % à fin février 2017 à 0,2 % en moyenne sur les six mois suivants, a fait remarquer M. Jouahri qui explique essentiellement cette évolution par le repli des prix des produits alimentaires à prix volatils.
En effet, après un taux de 1,6 % en 2016, l'inflation devrait terminer l'année 2017 avec un taux moyen de 0,6 %, avant de passer à 1,3 % en 2018, a indiqué le Gouverneur, notant que l'inflation sous-jacente, qui retrace, quant à elle, la tendance fondamentale des prix, devrait passer de 0,8 % en 2016 à 1,4 % en 2017 et à 1,6 % en 2018, sous l'effet de la consolidation prévue de la demande intérieure et de la dépréciation du taux de change effectif réel.
S'agissant de la croissance nationale, après un taux de 1,2 % en 2016, elle devrait s’établir à 4,3 % en 2017 avant de revenir à 3,1 % en 2018, a estimé Jouahri, notant qu'elle devra bénéficier en 2017 de la bonne campagne agricole, avec une production céréalière qui aurait atteint 96 millions de quintaux, contre 33,5 millions de quintaux lors de la campagne précédente.
Ainsi, la valeur ajoutée agricole devrait rebondir de 14,7 % en 2017 et reculer de 1 % en 2018 sous l’hypothèse d’une campagne agricole moyenne, a-t-il précisé, ajoutant que la valeur ajoutée des activités non agricoles devraient, quant à elles, s’accélérer de 2,2 % en 2016 à 2,9 % en 2017 et à 3,5 % en 2018.
Par ailleurs, le Gouverneur de BAM a dressé une situation "globalement mitigée" du marché du travail au titre du 2ème trimestre 2017, faisant état, d'une part, de l'entrée nette de 107 mille demandeurs d’emplois et, d'autre part, de la baisse de 0,4 point du taux d’activité à 47,3 %.
En parallèle, l'économie nationale a créé 74.000 emplois, dont 52.000 dans l’agriculture, 19.000 dans les services et 7.000 dans le BTP, l’industrie ayant en revanche accusé une perte de 4.000 postes, entre les 2èmes trimestres de 2016 et de 2017.
En conséquence, le taux de chômage a augmenté de 9,1 % à 9,3 % au niveau national et de 13,4 % à 14 % en milieu urbain, a souligné Jouahri.
Pour ce qui est des comptes extérieurs, Jouahri a évoqué "un léger creusement du déficit commercial" de 4 % à fin août 2017, sous l’effet d’une hausse de 30,2 % de la facture énergétique, alors que les acquisitions des biens d’équipement ont marqué un léger recul après une importante hausse en 2016.
Une reprise des ventes de phosphates et dérivés
Les exportations ont progressé de 6,7 %, soutenues par le renforcement des ventes des produits agricoles et agro-alimentaires et la reprise des ventes des "phosphates et dérivés", celles de la "construction automobile" ayant en revanche reculé de 1 %, a précisé le Gouverneur, notant que les transferts MRE ont augmenté de 2,7 %, tandis que les recettes voyages ont progressé de 4,9 %.
De son côté, le déficit du compte courant devrait s’alléger de 4,4 % du PIB en 2016 à 3,9 % en 2017 et s’établir à 4 % en 2018, a estimé Jouahri, notant que sous l'hypothèse d'un afflux d’IDE équivalent à 3,2 % du PIB en 2017 et 3,6 % en 2018, la prévision des réserves internationales nettes a été revue à la baisse à 230 milliards de dirhams (MMDH) à fin 2017 (5 mois et 22 jours) et à 234 milliards à fin 2018 (5 mois et 25 jours).
De même, Jouahri a fait état d'un assouplissement des conditions monétaires au 2ème trimestre, avec la diminution des taux assortissant le crédit de 22 points au deuxième trimestre à 5,26 %, qui a profité notamment aux entreprises, alors que, pour les différents marchés, les taux sont restés globalement stables.
Quant au crédit au secteur non financier, il a poursuivi son amélioration avec une croissance de 4,3 % à fin juillet après 3,6 % au deuxième trimestre. Sa progression devrait avoisiner 4,5 % au terme de 2017 et 5 % en 2018.
Le déficit budgétaire devrait, quant à lui, s’atténuer de 4,1 % du PIB en 2016 à 3,5 % en 2017 et à 3,2 % en 2018. A fin août, il s’est allégé de 4,7 milliards de dirhams, a relevé le responsable.
En 2018, la dette du trésor devrait légèrement baisser à 64,1 % du PIB, recouvrant une baisse de sa composante intérieure à 49,7 % du PIB et une hausse de celle extérieure à 14,3 %, a fait savoir le Gouverneur, ajoutant que le ratio au PIB de la dette publique devrait revenir de 81,4 % en 2016 à 80,9 % en 2017 et à 80,7 % en 2018.
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