Le journaliste Omar Radi questionné sur ses tweets critiquant le juge du Hirak
Convoqué ce 18 avril par la section de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) en charge des crimes électroniques, le journaliste et militant Omar Radi a été entendu de 9h à 14h à propos de certaines de ses publications sur son compte Twitter ayant pour objet le procès des détenus du Hirak dont la cour d’appel de Casablanca vient de confirmer les lourdes sentences.
Selon nos informations, le procureur du roi près la Cour d'appel de Casablanca a ordonné une enquête au sujet d'un tweet datant du 6 avril qualifiant le juge Lahcen Tolfi de bourreau.
Lahcen Talfi, juge de la cour d'appel, bourreau de nos frères, souvenons-nous bien de lui. Dans beaucoup de régimes, les petits bras comme lui sont revenus supplier après en prétendant "avoir éxécuté des ordres" . Ni oubli ni pardon avec ces fonctionnaires sans dignité ! https://t.co/MlCAqhPlCX
&mdash Omar Radi (@OmarRADI) April 6, 2019
Celui-ci avait été suivi d’un thread (série de tweets à objet unique) que Radi à partagé sur le réseau social le 15 avril pour commenter un article du magazine TelQuel brossant le portrait du juge Lahcen Tolfi.
Le journaliste y critiquait vertement le juge du Hirak dont il a mis en doute l’indépendance alors que l’article qui lui était consacré, était, selon lui, à son avantage.
Selon nos informations, les questions posées par les enquêteurs à Omar Radi avaient pour but de clarifier ce qu'il entendait lorsqu'il mettait en doute l'indépendance de Tolfi. « Non, Lahcen Tolfi, ne peut pas être un simple rouage du système, le plus performant et rigide des exécutants d'ordre. Non c'est un juge indépendant bien rodé au code pénal », a-t-il martelé sur Twitter.
A propos du portrait du juge de la cour d’appel de Casablanca, Lahcen Tolfi, publié sur le dernier numéro de Telquel, quelques remarques ? ?
&mdash Omar Radi (@OmarRADI) April 15, 2019
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Selon l’intéressé interrogé par Le Desk au sortir de son interrogatoire, celui-ci s’est déroulé dans des conditions optimales et sans contrainte. Plusieurs questions lui ont été posées et son choix de ne pas répondre à certaines d’entre-elles a été scrupuleusement respecté. Le journaliste affirme aussi avoir eu la latitude de réviser et d’amender ses déclarations avant de signer le procès-verbal.
Pour l’heure, le dossier est entre les mains du procureur du roi qui s’est auto-saisi pour diligenter l’enquête dont l’objet est de définir si ce qu’a écrit et diffusé au public est de nature à porter atteinte à un corps constitué ou non.
Par ailleurs, Omar Radi avait été cité dans dans une précédente affaire, celle de la web-émission « 1 dîner, 2 cons » ayant abouti à la décision de dissolution de l’association Racines qui avait accueilli le tournage de ses derniers épisodes. L’argumentaire du parquet général s'était notamment appuyé sur les propos du journaliste invité à l’émission. Il avait, selon l'accusation, déclaré que « l’Etat marocain est un Etat policier fondé sur le despotisme et d’anciens principes qui vont à l’encontre de la démocratie, des droits et des libertés ». Un transcript non fidèle que Radi a d'ailleurs par la suite contesté publiquement.
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