L’après Aid El Fitr, phase de relance de certains secteurs économiques
Après l'annonce hier au parlement par le chef du gouvernement de la prolongation du confinement jusqu'au 10 juin, ce 19 mai, ce sont les ministères de l'Intérieur, de la Santé et du Commerce et de l'Industrie qui ont publié un communiqué pour officialiser la décision.
D'après le communiqué, en plus d'annoncer une prolongation de l'état d'urgence sanitaire sur l'ensemble du territoire national jusqu'au 10 juin 2020 à 18 heures, les autorités publiques précisent toutefois qu'elles seront amenées à « effectuer une évaluation régulière sur le terrain et un suivi minutieux de tous les développements quotidiens à même de mettre en place un plan de décollage économique et relancer les différents secteurs économiques après l'Aid El Fitr ».
Le communiqué conclut en soulignant que « les autorités publiques exhortent tout un chacun à respecter toutes les mesures préventives en vigueur, y compris l'interdiction du déplacement entre les préfectures et les provinces sauf en cas de nécessité extrême ou dans le cadre des déplacements des personnes travaillant dans les secteurs économiques ouverts outre le transport des marchandises et des produits de base ».
Une reprise d'activité graduelle...
Les propos du communiqué rejoignent ceux du ministre de l'Economie et des Finances, Mohamed Benchaâboun. Celui-ci, dans une déclaration au parlement, a invité « les acteurs du secteur économique à reprendre les activités de leurs entreprises après l'Aid, à l'exception de celles qui ont été suspendues sur décision administratives des autorités ». Le ministre dit également avoir besoin de « la mobilisation de ces acteurs pour garantir un contexte favorable à l'élaboration d'un plan de relance de l'économie nationale dont les leviers sont actuellement préparés par le projet de loi de finances rectificative ».
En d’autres termes, juste après l’Aid El Fitr, et en fonction de la situation qui prévaudra, un plan de relance économique devrait être mis en place. Celui-ci se fera par la reprise d’activité graduelle de certaines entreprises non concernées par les interdictions formulées, au début de la crise sanitaire du Covid-19, par les ministères de tutelle (Intérieur, Culture, Jeunesse et Sports et Tourisme notamment).
Durant son intervention à la seconde chambre, Mohamed Benchaâboun n'a pas manqué de rappeler les pertes engrangées par le Maroc durant cette crise sociale et économique : plusieurs secteurs-clés connaissent des baisses importantes (plus de 60 % pour les exportations, 37 % pour les importations par exemple), tout en soulignant clairement que le Maroc serait actuellement en train de perdre 1 milliard de dirhams pour chaque jour de confinement. Les recettes du Trésor sont également concernées avec des pertes avoisinant les 500 millions de dirhams par jour de confinement.
Une perte qui a été atténuée et qui aurait pu être beaucoup plus conséquente, si l'aide de subsistance n'avait pas été fournie aux ménages à travers le Fonds Covid-19. Afin de pouvoir tenir tête face à la crise économique qui s'annonce, le ministre a précisé que l'émission de bons sur le marché financier international n'est pas écartée.
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