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07.06.2021 à 19 H 04 • Mis à jour le 07.06.2021 à 19 H 04
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Crise diplomatique

L’Opération Marhaba 2021, dommage collatéral des tensions entre le Maroc et l’Espagne

Tanger Med:  »Marhaba 2019 » / MAP
L'habituelle opération de transit des Marocains résidents à l'étranger entre l'Espagne et leur pays d'origine fera vraisemblablement les frais cette année des tensions entre les deux pays. Madrid avance ne pas avoir été consulté pour cette année avant d'être mis à l'écart. Les détails

L'opération Marhaba 2021 devra faire les frais des tensions diplomatiques entre l'Espagne et le Maroc. D'après une dépêche de l'agence de presse espagnole EFE, diffusée ce lundi, le Maroc n'a pas consulté son voisin ibérique du nord en décidant de ne pas rouvrir ses frontières maritimes avec l'Espagne pour cet été. Les seules lignes qui seront ouvertes, d'après une annonce faite par Rabat, sont celles reliant le Maroc aux ports français et italiens, précise-t-on.


Une ouverture partielle qui exclut de facto l'Espagne, représentant le plus gros volume de passages des voyageurs, majoritairement des Marocains Résidents à l'Étranger (MRE). Citant une source du gouvernement espagnol, EFE ajoute que la décision a été prise sans négociation ni consultation de la part du Maroc, tandis que les habituelles Opération Marhaba se déroulaient en étroite collaboration avec les autorités espagnoles.


Le 6 juin, la diplomatie marocaine déclarait dans son communiqué que « concernant le retour des Marocains résidant à l’étranger par voie maritime, dans le cadre de l’opération « Marhaba 2021 », il aura lieu à partir des mêmes points de transit maritime de l’année dernière conformément aux conditions sanitaires citées ci-haut, tout en précisant qu’en plus du test PCR présenté lors de l’embarquement, les voyageurs subiront un autre test à bord et ce pour assurer le maximum de sécuritaire sanitaire pour eux pour leurs proches ». Il s'agit en l’occurrence des ports français de Marselle et Sète et, du côté italien, de Gênes, relève EFE.


Pour 2020, l'Opération Marhaba avait tout simplement été annulée « car nécessitant une préparation assez conséquente » n'ayant pas pu être lancée durant le mois d'avril, se justifiait Nasser Bourita, le ministre des Affaires étrangères. Une seule possibilité restait aux Marocains, en accédant au territoire national via deux lignes maritimes depuis Sète et Gênes.


Cette année, les préparatifs ont pu commencer au temps voulu, comme le rapportait l'agence EFE début avril, citant un document émis par la Direction de la Marine Marchande (DMM). On y demandait aux compagnies maritimes « qui opèrent des lignes entre les deux rives du détroit de Gibraltar de présenter leur plan de flotte dans le cadre des préparatifs pour la prochaine Opération Marhaba ». Des préparatifs qui laissaient entendre que la traversée aura bien lieu entre l'Espagne et le Maroc.


À la même période, Madrid avait d'ailleurs imposé à Rabat l'utilisation de Ceuta (Sebta) et Melillia, comme étant points de passage pour l'Opération, affirment des sources consultées par nos soins. Un niet catégorique avait été adressé par le Maroc, donnant un coup de froid aux relations.


C'était sans compter sur les complications survenues par la suite, avec la crise diplomatique entre les deux pays, en raison de l'accueil par l'Espagne du dirigeant du Polisario, Brahim Ghali, hospitalisé dans un hôpital au nord-est du pays. Les tensions se sont accentuées plus tard avec une crise migratoire sans précédent, où plusieurs milliers de migrants avaient pris d'assaut les deux enclaves espagnoles, Ceuta et Melilla, situées au nord du Maroc.


Autorités espagnoles comme européennes n'ont pas manqué de pointer du doigt la responsabilité de Rabat, allant jusqu'à avancer l'hypothèse d'un chantage fait pour le département de Nasser Bourita afin de recueillir des avancées dans le dossier du Sahara occidental. Summum de la crise : Ghali finira bien par quitter l'Espagne, à bord d'un avion une délégation diplomatique algérienne, après avoir été auditionnée dans le cadre de deux plaintes déposées à son encontre en Espagne... Jusqu'à présent, la diplomatie marocaine n'a toujours pas réagi officiellement, se contentant d'affirmer, peu de temps avant l'audition de Ghali, que le conflit dépassait le simple accueil du dirigeant sahraoui...

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