La guerre entre Israël et le Hamas a déjà fait plus d’un millier de morts
Pris de court par l'attaque la plus meurtrière sur son territoire depuis sa création, Israël a officiellement déclaré la guerre dimanche au Hamas après l'offensive inédite lancée la veille par le mouvement islamiste palestinien depuis Gaza, dont le bilan s'élève à plus de 1 100 morts au total.
Cherchant à reprendre la main après cette attaque de grande ampleur en plein Shabbat, le repos hebdomadaire juif, les forces israéliennes ont continué dimanche de traquer les membres du Hamas dans le sud d'Israël et poursuivi leurs frappes aériennes contre des cibles à Gaza, où de nouveaux bâtiments ont été détruits.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a mis en garde contre une guerre « longue », qui a fait plus de 1 100 morts au total en moins de 48 heures, selon de nouveaux bilans officiels. Plus de 700 Israéliens ont été tués depuis le début de l'attaque et 2 150 ont été blessés, a annoncé l'armée israélienne dans un nouveau bilan publié lundi matin.
« L'ennemi est encore sur le terrain » en Israël, « nous renforçons nos forces surtout près de Gaza et nettoyons la zone », a déclaré dimanche soir le porte-parole de l'armée israélienne, promettant de traquer « les terroristes partout où ils seront ».
413 Palestiniens incluant 78 enfants et 41 femmes ont été tués
Dans la bande de Gaza sous le contrôle du Hamas depuis 2007, 413 Palestiniens incluant 78 enfants et 41 femmes ont été tués et 2 300 blessés, ont annoncé les autorités locales dimanche. L'armée israélienne a déployé des dizaines de milliers de soldats pour reprendre le contrôle total des régions désertiques près de la bande de Gaza, sauver les otages israéliens qui s'y trouveraient encore et évacuer l'ensemble des habitants de la région d'ici à lundi matin. Le Hamas a fait « plus de 100 prisonniers », a indiqué dimanche le Bureau de presse du gouvernement (GPO).
« Des civils et des soldats sont aux mains de l'ennemi, c'est le temps de la guerre », affirmé le chef de l'armée israélienne, Herzi Halevi. « Plusieurs » américains ont été tués dans l'offensive du Hamas, selon un responsable américain, de même que dix Népalais ainsi que des ressortissants d'autres pays parmi lesquels une Française. Le ministère canadien des Affaires étrangères a fait état « du décès d'un Canadien et de la disparition de deux autres ».
Les Brigades Al-Qassam, branche militaire du Hamas, ont annoncé avoir déclenché cette opération et tiré plus de 5 000 roquettes vers Israël pour « mettre fin aux crimes de l'occupation ». Israël occupe depuis 1967 la Cisjordanie, un territoire palestinien, et la partie orientale de Jérusalem, et impose un blocus à Gaza depuis 2007.
L'attaque du Hamas a été condamnée par les Occidentaux. Les Etats-Unis ont commencé dimanche à envoyer de l'aide militaire à Israël avec de nouvelles munitions et à rapprocher leur groupe aéronaval en Méditerranée, marquant un soutien rapide à leur allié historique surpris par des attaques du Hamas palestinien.
Lors d'un appel avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dimanche, le président Joe Biden a annoncé qu' « une aide supplémentaire pour les forces armées israéliennes est désormais en route pour Israël et que davantage va suivre dans les prochains jours » selon un communiqué de la Maison Blanche.
Le Jihad islamique a affirmé dimanche détenir à Gaza plus de 30 des Israéliens enlevés la veille lors des attaques menées par le Hamas dans des villes israéliennes.
Ces otages seront rapatriés en Israël seulement quand « tous les prisonniers » palestiniens seront libérés, a annoncé le Jihad islamique. Des milliers de Palestiniens sont détenus dans des prisons en Israël.
A l’issue de la réunion d’urgence à huit clos aux Nations unies, plusieurs membres du Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) ont condamné dimanche soir l’offensive surprise du Hamas sur Israël, mais les Etats-Unis ont regretté l’absence d’unanimité.
Selon le Wall Street Journal qui cite de hauts responsables du Hamas et du Hezbollah, l’Iran a approuvé l’offensive du Hamas sur le sol israélien lors d’une réunion qui s’est tenue lundi à Beyrouth, au Liban. Les attaques auraient été préparées depuis le mois d’août et Téhéran aurait aidé à planifier les incursions aériennes, terrestres et maritimes avec des réunions impliquant les gardiens de la révolution.
Interrogé samedi sur le sujet, le secrétaire d’État américain Antony Blinken avait déclaré ne pas avoir de preuves de l’implication de Téhéran : « Pour l’instant, nous n’avons rien qui nous montre que l’Iran a été directement impliqué dans cette attaque, dans sa planification ou dans son exécution, mais c’est quelque chose que nous examinons très attentivement, et nous devons voir où les faits nous mènent ».
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