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16.10.2018 à 01 H 48 • Mis à jour le 16.10.2018 à 01 H 52 • Temps de lecture : 13 minutes
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Débat Asma Lamrabet: «L’héritage est le nœud gordien de la question de l’égalité»

Pour la théologienne marocaine Asma Lamrabet, « l’héritage est le nœud gordien de la question de l’égalité parce qu’elle touche au pouvoir matériel des hommes. Questionner cette donnée religieuse, c’est remettre en cause les fondements du patriarcat religieux arabo-musulman à savoir l’autorité “absolue” des hommes sur les femmes ». Entretien

Au printemps dernier, Asma Lamrabet claquait, malgré elle, la porte du Centre d’études féminines en islam qu’elle dirigeait à Rabat depuis 2011, au sein de la Rabita Mohamedia des oulémas du Maroc. Figure du féminisme musulman, mondialement connue pour ses travaux de réinterprétation du Coran et sur la place de la femme dans l’islam, la théologienne – médecin de formation – était contrainte à la démission sous la pression des conservateurs de cette institution religieuse, think tank royal réformé en 2006 par le roi Mohammed VI et chargé de promouvoir un islam ouvert et tolérant.


En cause : ses positions en faveur de l’égalité dans l’héritage entre femmes et hommes lors d’une conférence à l'occasion de la sortie d'un ouvrage collectif sur le sujet, positions dont elle ne s’était jamais pourtant cachée. Sept mois plus tard, alors que sort en France son dernier ouvrage, Islam et femmes : les questions qui fâchent, Asma Lamrabet revient dans un entretien à Mediapart sur cette démission et son combat pour « un religieux axé sur l’éthique et la pluralité d’interprétations, plutôt que celui d’un islam dogmatique, ethnicisé et légaliste, qui a perdu son souffle de message libérateur ».


Sept mois après votre démission forcée de la Rabita des oulémas pour votre prise de position en faveur de l’égalité dans l’héritage et votre remplacement par Farida Zomorod, plutôt traditionaliste, diriez-vous que vous avez été confrontée aux limites du féminisme islamique ?

Asma Lamrabet : Je dirais plutôt que j’ai été confrontée aux limites du réformisme religieux institutionnalisé. J’ai compris que l’histoire se répète et que tous les mouvements de réforme dans l’histoire de l’islam ont été le produit d’individus, presque toujours des « libres penseurs », et jamais d’institutions. J’étais certes consciente, durant ces dix années de collaboration avec cette institution officielle, de l’ampleur et de la difficulté du projet. Les institutions religieuses officielles en général sont le reflet de l’islam institutionnel, avec sa majorité d’oulémas conservateurs façonnés par le système éducatif de leur propre contexte socioculturel.


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