Débat Des dessins inédits de Van Gogh contestés par le musée d’Amsterdam
Ce mardi, un livre contenant 65 dessins inédits de Vincent Van Gogh était présenté à Paris, avant de trouver, dans deux jours, le chemin des librairies dans de nombreux pays. Ces pièces reproduites dans l'ouvrage ont été réalisées à l’encre sur le livre de comptabilité d’un hôtel d’Arles, où séjournait le peintre néerlandais, selon son éditeur, le Seuil. Or, le musée Van Gogh d'Amsterdam vient d’affirmer en fin d’après-midi que ces dessins ne sont pas de la main de Van Gogh.
Les experts du musée, « sur la base d’années de recherches sur les dessins de Van Gogh dans la collection du musée et à d’autres endroits, ont conclu que ces dessins sont des imitations des dessins de Van Gogh », a indiqué l'institution, pointant notamment du doigt la qualité de l’encre utilisée, le style des dessins et des erreurs topographiques.
Encre noire contre encre brunâtre
« Un indice est que les dessins dans le carnet ont été exécutés dans une encre brunâtre et que ce type d’encre n’a jamais été retrouvé dans des dessins de Van Gogh réalisés entre 1888 et 1890 », a également assuré le musée, soulignant que le maître dessinait surtout avec une encre noire, occasionnellement violette.
The ‘unbelievable’ discovery of Vincent van Gogh’s lost sketchbook turns out to be literally unbelievable https://t.co/aCUW1ssIoH pic.twitter.com/NAmI3Y5s9B
&mdash National Post Arts (@nparts) November 15, 2016
Lundi, le Seuil faisait valoir le sérieux du livre, notamment par la qualité de son auteure, la Canadienne Bogomila Welsh-Ovcharov, spécialiste de Van Gogh, une des commissaires de l’exposition Van Gogh à Paris en 1988 au Musée d’Orsay. Mais en affirmant également, par la voix de son éditeur, Bernard Comment, que l’authenticité des dessins « est bien établie par un faisceau d’indices et de recoupements : on ne s’est pas engagé à la légère dans ce projet ».
Le carnet, qui appartient à des propriétaires privés, contient un dessin par page, tous à l’encre, parfois rehaussés d’un léger voile rougeâtre. La plupart d’entre eux représentent des paysages de la région d’Arles. On trouve également des portraits (Gauguin), des fleurs (iris, arum), des arbres (cyprès). Ces dessins couvrent la période où Van Gogh se trouvait en Provence, de son arrivée en Arles en février 1888, jusqu’à son départ de la maison de santé de Saint Rémy pour Paris, en mai 1890.
Intitulé Vincent Van Gogh, le brouillard d’Arles, carnet retrouvé, le livre de 288 pages contient un fac-similé du carnet avec ses 65 dessins reproduits grandeur nature. Ceux-ci ont été retrouvés dans les archives comptables du Café de la Gare d’Arles, d’où leur nom de « brouillard », qui est un genre de carnet utilisé pour tenir les comptes d’un commerce.
Le brouillard d'Arles. Carnet retrouvé, fac-similé commenté par Bogomila Welsh-Ovcharov, Seuil, 288 p., 69 €.
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