
Expo Hicham Gardaf : une étonnante maturité chromatique et poétique
Marrakech. Au 127, av. Mohammed-V. Le hall, étroit, menant à l'escalier en marbre du vieil immeuble, est tapissé d'anciens panneaux – anonymes peintures sur bois – représentant des vues du vieux Guéliz. A l'étage, la Galerie 127, exclusivement consacrée à la photographie. Ce qui se fait de mieux, en la matière, dans le pays.

Nathalie Locatelli, maîtresse des lieux, a eu l'idée de totalement décaper les murs de l'appartement, dégageant ainsi la structure de la construction : un mélange de pierre calcaire et de brique rouge. Brut et chaud, le décor obtenu fait mieux ressortir les œuvres accrochées que le traditionnel fond blanc.
A vingt-sept ans seulement, Hicham Gardaf a cessé d'être considéré comme une valeur montante de la photographie d'art marocaine. Son travail est d'ores et déjà plébiscité, à l'international comme au niveau national.

Les photographies de Gardaf font preuve d'une étonnante maturité, aussi bien chromatique – ses pastels saturés sont très picturaux – que poétique – les sujets, à la fois lointains et précis, sont emprunts d'une indéfinissable mélancolie. Ses cadrages et compositions sont d'une exactitude mathématique.
L'exposition est intitulée Les Temps modernes. Hicham Gardaf interroge, à travers ses récents clichés, le rapport entre l'homme – le mobile – et l'espace public et/ou le paysage – supposés immobiles mais, en réalité, en perpétuelle transformation. L'artiste travaille sur et à partir de Tanger, sa ville natale où il continue à résider.

Le photographe travaille sur l’espace public et sa perpétuelle transformation.
L'exposition est à la Galerie 127 jusqu'au 2 janvier. Elle sera visible à l'Institut français de Casablanca, à partir du 13 janvier, puis à Essaouira à partir du 14 février, enfin, dans le cadre de la Biennale de Marrakech, du 5 mars au 3 avril 2016.