Le livre expose comment le savant américain, que l’on considérait dès les années 1960 comme celui qui avait révolutionné la linguistique, n’a aucunement bifurqué en devenant aussi l’un des commentateurs politiques les plus lus au monde. Chez Chomsky, la connaissance et même la liberté découlent logiquement des structures créatives universelles du langage, ce phénomène inné aux origines insondables. HOLDE SCHNEIDER / VISUM REA

12.08.2016 à 15 H 45 • Mis à jour le 12.08.2016 à 15 H 45 • Temps de lecture : 5 minutes
Par Téo Cazenaves

Noam Chomsky s’interroge sur les créatures que nous sommes

En opérant un retour sur ses travaux en linguistique et en philosophie, Chomsky tente de cerner les limites de l’entendement humain. Lecture de son dernier ouvrage.

Quelle sorte de créatures sommes-nous ? La question, qui sert de titre au dernier ouvrage du linguiste et philosophe américain Noam Chomsky, est une interrogation récurrente des sciences fondamentales aux sciences humaines. Dans un esprit de synthèse, c’est en revenant sur ses travaux sur le langage, la société et la politique que cet intellectuel militant à la renommée mondiale tente de cerner les contours de l’humain et de son monde. Avec, comme horizon, l’utopie concrète du socialisme libertaire.

Né en 1928 à Philadelphie, c’est à Harvard que Noam Chomsky élabore son approche de la grammaire générative, qui constitue une des plus grandes avancées en linguistique au cours du vingtième siècle. Intellectuel engagé, proche des anarcho-syndicalistes américains, il est un des critiques les plus vigoureux de la politique extérieure des Etats-Unis et des manipulations médiatiques.