
n°453.Algérie: l’armée lance une grande opération anticorruption ou de simple diversion ?
C’est un classique des pouvoirs autoritaires : tenter de se sauver en déclenchant de spectaculaires opérations anticorruption. Elles sont le moyen de regagner quelque crédit auprès de l'opinion publique et, au passage, d'éliminer des opposants politiques. Les régimes chinois et russe excellent dans ces spectacles, qui voient soudain des figures détestées mises à terre par une justice aux ordres.
C'est aujourd'hui au tour du régime algérien de se livrer à l'exercice alors que depuis onze semaines, des millions de personnes manifestent aux cris de « Système dégage » et se mobilisent pour une révolution démocratique.
Mardi 30 avril, le général Gaïd Salah, chef d'état-major de l'armée, a donc répondu aux Algériens qui, lors des manifestations géantes de vendredi dernier, avaient accueilli par le doute ou la dérision les annonces de grand ménage et les premières arrestations d'hommes d'affaires. À deux reprises déjà, le général avait demandé à la justice d'agir rapidement contre « la bande », celle de Saïd Bouteflika (frère de l'ancien président), accusée d'avoir pillé le pays. Mardi, il a encore haussé le ton : « Nous allons nettoyer le pays de la corruption et des corrupteurs. »

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