
n°823.Les enseignements de la première journée de la phase de poules
On s’y attendait, le timing de cette Coupe du monde, organisée exceptionnellement en pleine saison, allait causer des dégâts auprès des sélections dont les cadres ont enchaîné les matchs avec leurs clubs. Ce constat est particulièrement exemplifié par la Belgique, vieillissante mais surtout léthargique face à la jeunesse canadienne. L’Argentine a également payé également les frais de l’aptitude physique de ses stars, dont Lionel Messi et Leandro Paredes, récemment blessés en club avec le Paris Saint-Germain. Leur performance lors de la défaite surprise face à l’Arabie Saoudite (1-2) a une nouvelle fois démontré que le football est un sport physique et qu’il ne suffit pas d’être une star pour s’assurer un bon résultat.
C’est bien connu : dans le football, à force de rater les buts, vous finissez forcément par encaisser. La défaite choquante de la Nationalmannschaft face au Japon confirme cet adage vieux comme le sport. « Avec les opportunités qu’on a eues, nous aurions dû les tuer. Mais nous les avons laissés vivre. Nous devons être plus efficace devant le but », a résumé le milieu de terrain allemand Joshua Kimmich en zone mixte. L’hypothèse est applicable aux Canadiens, auteur d’un match quasi-parfait face aux Diables rouges, mais incapable de concrétiser sa dizaine d’occasion face à un Thibault Courtois salvateur, encore une fois.
12 ans d’attente et de préparation n’auront visiblement pas suffi au Qatar pour assembler une équipe capable de faire bonne figure lors de leur Coupe du monde. Leur performance chaotique face à l’Equateur ainsi que les scènes de désolation dans les tribunes, où les supporters qataris ont abandonné leurs sièges dès les dernières minutes de la première période prouvent qu’il ne suffit pas d’avoir de l’argent pour faire partie des grands de ce monde. La culture footballistique et l’amour du sport ne sont pas un luxe qu’on ne peut se payer.
N’en déplaise aux barons de la FIFA, le VAR ne va pas sauver le football. En réalité, cet outil censé réduire les polémiques arbitrales ne sert qu’à les multiplier. Jadis, l’on reconnaissait que l’erreur est humaine. Aujourd’hui, l’intervention de la technologie et de l’intelligence artificielle promettait une amélioration des décision arbitrales. Mais force est de constater que les erreurs ne font qu’aggraver la frustration des supporters, qui se sentent doublement lésés. Le penalty accordé à Cristiano Ronaldo, le but refusé à Lautaro Martinez et les largesses accordées à Luka Modric dans ses tacles face au Maroc montrent bien que le VAR ne saurait remplacer l’appréciation et l’intelligence humaines. Pour le moment, du moins.
Des valeurs sûres, trop sûres d'elles ?
Le Brésil, éternel favori, a montré un visage impressionnant de confiance face à la Serbie. Les coéquipiers de Neymar se sentent suffisamment outillés pour décrocher cette sixième étoile qu’ils attendent depuis 20 ans. Les Auriverdes ont même préparé des danses de célébration pour chacun de leurs dix premiers buts dans la compétition. « Je vais vous dire la vérité, nous avons déjà préparé dix danses. Elles ne sont pas spécifiques à un joueur. Une danse est pour le premier but, une autre pour le deuxième, pour le troisième... Nous avons des danses prévues jusqu'au dixième but », racontait Raphinha au lendemain du coup d’envoi de la coupe.
La France, championne en titre, a également assuré son entrée en matière face à l’Australie, grâce notamment à son prodige, Kylian Mbappé. L’absence de Karim Benzema ne s’est pas faite sentir. Olivier Giroud, l’un des artisans du titre en 2018, continue d’impressionner de par son efficacité. Mais pour aller loin dans la compétition, voire même la remporter les Bleus devront faire preuve d’humilité. Didier Deschamps et ses poulains pourraient réussir la passe de deux, une première depuis les victoires brésiliennes en 1958 et 1962.