Banques: un portefeuille de créance en souffrance de près de 85 MMDH en 2021

Le portefeuille des créances en souffrance des banques a décéléré en enregistrant une hausse de 6,7 %, pour atteindre près de 85 milliards de dirhams (MMDH) en 2021, contre une augmentation de 14 % un an auparavant, ressort-il du 9ème rapport annuel sur la stabilité financière, publié par Bank Al-Maghrib (BAM), l'Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale (ACAPS) et l'Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC).
Ce ralentissement ayant concerné à la fois les prêts accordés aux ménages et ceux en faveur des entreprises non financières, serait lié à la reprise de l’activité économique, précise le rapport. Les créances non performantes des ménages, détenues par les banques, ont décéléré par rapport à 2020, passant d’une progression de 19,3 % à 7,8 % et culminant plus de 30 MMDH, ajoute la même source. S’agissant des entreprises non financières, leurs créances en défaut ont augmenté de 6,6 % contre 11,3 % une année auparavant. Les secteurs d’activité les plus sinistrés sont ceux du BTP, des industries manufacturières et de l’hôtellerie, enregistrant respectivement des hausses de 17,3 %, 9,1 % et 30,1 %, soit des créances additionnelles de 1,5 MMDH, 1,3 MMDH et 1,1 MMDH de dirhams d’une année à l’autre.
Le rapport fait savoir que dans l’ensemble, le taux de sinistralité moyen du secteur bancaire s’est établi à 8,5 %, contre 8,2 % une année auparavant. Pour les trois banques systémiques ensemble, ce ratio s’est établi à 7,9 % en 2021 après 7,5 % en 2020.
Par catégorie, l’encours des créances compromises, représentant plus de 83 % des créances en souffrance, a connu une décélération, revenant à 8,7 %, après 13,8 % une année auparavant, pour s’établir à 70,8 MMDH. Les créances pré-douteuses ont augmenté de 12,8 %, tandis que les créances douteuses ont enregistré une contraction de 12,5 %. Celles-ci représentent respectivement 8 % et 9 % du total des créances en souffrance.
Dans ce contexte d’augmentation de la sinistralité, les provisions spécifiques ont enregistré une hausse de 4,9 % contre 12,9 % en 2020, ramenant le taux de couverture moyen à près de 68 % après 69 %.
Ce taux ressort à 74,8 % pour les créances compromises, 50,7 % pour les créances douteuses, et 9,4 % pour les créances pré-douteuses. Pour les trois banques systémiques, le taux de couverture s’est établi autour de 67 %, selon le rapport. Les banques ont également constitué des provisions à caractère général, d’un montant de 13,5 MMDH, en légère baisse de prés 1,9 % par rapport à 2020. Ces provisions constituent pour les banques un volant de sécurité permettant de couvrir les risques latents.
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