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03.10.2017 à 00 H 11 • Mis à jour le 03.10.2017 à 00 H 11
Par
Maghreb

Présidence algérienne : la solitude de Bouteflika

Depuis le début de l’année, le président Bouteflika, malade, n’a tenu que deux conseils des ministres. Le premier, en juin, avec le gouvernement Tebboune, qu’il a limogé deux mois plus tard. Le second, en septembre, avec l’équipe Ouyahia. Un troisième devrait avoir lieu dans les prochains jours pour notamment approuver l’avant-projet de Loi de finances 2018. Un dernier aura ensuite lieu fin décembre pour la signature de la Loi de finances.


Diminué, le Président n’arrive plus à exercer convenablement ses prérogatives. Et depuis quelques mois, la situation est aggravée par un autre problème : la présidence de la République est devenue une coquille vide, dépourvue de conseillers.


Résultat : des centaines de documents, entre décrets et décisions individuelles, attendent depuis des mois d’arriver sur le bureau du Président pour être signés ou approuvés. Les dossiers de toutes sortes s’accumulent : projets de lois, nominations, projets de réformes…


| LIRE AUSSI : Quand la maladie du Président perturbe le protocole d’arrivée des ambassadeurs


Depuis le décès, fin 2014, d’Abdelatif Rahal, le président Bouteflika n’a plus de conseiller diplomatique. La diplomatie est « gérée » par Abdelkader Messahel qui n’a pas rencontré une seule fois le chef de l’État en tête-à-tête depuis qu’il a hérité seul de ce portefeuille en mai dernier.


Les résultats sont visibles au quotidien. Alger a mis neuf mois pour désigner un nouvel ambassadeur à Paris. Un mouvement diplomatique, prévu en août dernier, a été reporté à une date ultérieure. Pourtant, Messahel a bien envoyé « sa liste » à la présidence de la République. Mais comme tous les autres dossiers, ce mouvement attend.


Le président Bouteflika n’a pas non plus de conseiller pour les questions de sécurité, depuis le décès, en juillet dernier, de Kamal Rezag Bara. Là encore, il s’agit d’un poste sensible au regard des enjeux : le terrorisme, la situation explosive chez les voisins…


Le chef de l’État n’a pas de directeur de cabinet, depuis la désignation d’Ahmed Ouyahia à la tête du gouvernement. Le Premier ministre est parti avec plusieurs membres de son équipe de la Présidence. « Au cabinet, il ne reste qu’un secrétaire qui fait ce qu’il peut », explique une source au fait du fonctionnement de la Présidence.


Pire, dans le gouvernement Ouyahia figurent également deux anciens conseillers de Bouteflika : Youcef Yousfi et Mohamed Benmeradi. Ils étaient censés conseiller le chef de l’État sur les questions importantes comme l’énergie et l’industrie. Dans un contexte où l’Algérie est à la recherche d’une stratégie dans ces deux secteurs, le Président est sans boussole.


Aujourd’hui, en plus de son frère Saïd, les conseillers de Bouteflika se comptent sur les doigts d’une seule main : Tayeb Belaiz, Karim Djoudi, Benamor Zerhouni et Mohamed Rougab. Le premier occupe un poste essentiellement honorifique.


Benamor Zerhouni écrit surtout les messages de Bouteflika aux dirigeants étrangers que la télévision nationale diffuse presque tous les soirs pour donner l’impression que le chef de l’État a encore une activité. Quant à Rougab, il est marginalisé.


Résultat : même s’il concentre tous les pouvoirs selon la Constitution, le Président apparaît de plus en plus seul et le centre de décision s’est déplacé au Premier ministère.

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