En Algérie, seule à être totalement confinée, Blida voit ses habitants interdits d’accompagner leurs morts

Les soignants de l’hôpital de Boufarik dans la région de Blida se préparent au pire. © Billal Bensalem / NurPhoto / NurPhoto via AFP

Premier foyer de pandémie avec 178 des cas recensés, soit la moitié des cas en Algérie, Blida connaît des mesures de confinement strictes imposées depuis mardi 24 mars par le gouvernement pour enrayer la pandémie à Blida, impactant le quotidien des Blidaouis, qui se disent malgré tout rassurés.

L’Algérie a enregistré, 65 nouveaux cas de coronavirus dont 9 à Blida et 4 décès liés, jeudi 26 mars, a fait part dans un communiqué Djamel Fourar, porte-parole du Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie, mis en place par le président Tebboune. Une progression qui élève à 367 le nombre de personnes contrôlées positives, et 25 décès, ce vendredi 27 mars en Algérie. Le même communiqué précise également que 29 personnes guéries de l’infection ont quitté l’hôpital.

L’opérateur mobile privé Djezzy a annoncé faire un don de 42 millions de dinars soit un peu plus de 300 000 euros d’achat d’équipement pour les hôpitaux, comprenant 12 respirateurs de réanimation mobile, 3 respirateurs portables, 150 lunettes de protection et 5 moniteurs de surveillance.

Soumise à un confinement total depuis 3 jours, la cité de 180 000 habitants, située à seulement 45 km d’Alger, est désormais déserte. Commerces et services publics sont à l’arrêt, y compris les bureaux de poste, empêchant certains de pouvoir retirer de l’argent, le paiement en ligne n’étant pas encore au point dans le pays. Les bureaux ouverts quant à eux attirent une affluence, tandis que les regroupements sont interdits.

Des habitants se plaignent de stations-essence hors service et l’accès à la ville reste difficile, y compris pour les médecins arrivant d’autres régions pour prêter main forte aux hôpitaux surchargés de la ville. « Blida pleure ses morts sans pouvoir les accompagner », titre même Mediapart vendredi 27 mars.

Les Blidaouis jonglent avec les restrictions quotidiennes, leur région étant la seule à être totalement confinée. Alger quant à elle, est soumise à un couvre-feu, débuté mardi 24 mars. La capitale est en partie désertée, ce vendredi, normalement jour de Hirak en Algérie, voit les rues de la capitale presque désertée. « Seul le coronavirus a réussi à nous obliger à rester chez nous » s’amusent des internautes algériens.

Le confinement et le couvre-feu sont délimités à 10 jours, renouvelables, ce qui sera sans doute le cas, estiment beaucoup d’Algériens.

Urgent ? ? عاجل
26/03 :
Hôpital Boufarik مستشفى بوفاريك
Sit-in de protestation du staff médical pour exiger le départ des responsables de l’hôpital :
Les médecins et les infirmiers et le personnel de l’hôpital souffrent du manque des moyens, surtout avec le Coronavirus. ? pic.twitter.com/SvBROFwgmg

— Said Touati (@epsilonov71) March 26, 2020

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