Leila Slimani, malmenée après son «Journal de confinement» dans Le Monde

Publiée ce 19 mars, la chronique inaugurale du « Journal de confinement » de Leila Slimani, dans Le Monde, n’a pas tardé à susciter l’indignation. En cause, le contexte de la crise du Coronavirus mais aussi le timing qui coïncide avec la promotion du livre de l’écrivaine, par ailleurs éreinté par Frédéric Beigbeder dans Le Figaro...
Alors que la promotion du livre « Le Pays des autres » a été suspendue pour des raisons évidentes, l'écrivaine franco-marocaine rebondit en tenant « Un Journal de confinement » dans les colonnes du quotidien parisien Le Monde. Une narration à la première personne, agrémentée de photos prises par l’auteure et où elle revient sur son quotidien, en tant que personne confinée en France, comme l’est toute la population de l’Hexagone. Le Monde présente son écrit comme le récit d'une "sidération"...
Ils n’ont trouvé personne d’autre que Leïla Slimani pour nous raconter les bienfaits de son confinement bourgeois à la campagne?La plupart d’entre nous est dans la merde enfermé à plusieurs entre 4murs vous croyez qu’on a besoin de lire ça ? ? ! !#Confinement https://t.co/RWu2KDzDow
&mdash Feïza Ben Mohamed (@FeizaBM) March 19, 2020
Mais cette première chronique passe mal auprès des internautes mais aussi plusieurs journalistes français pour le moins...sidérés en retour. En cause, « l'indécence affichée » dans la narration de l'écrivaine qui n'hésite pas à rappeler sa situation de privilégiée, dans sa maison de campagne en Normandie, photo à la fenêtre à l’appui. Un confinement qui s’apparente plus à « un luxe de vacances », assure cet internaute visiblement remonté par l'initiative de l'écrivaine.
Leïla Slimani je t'apprécie beaucoup, mais être confiné dans une grande maison de campagne en Normandie n'est pas un supplice. C'est un luxe, des vacances. Plein de gens sont confinés avec enfants dans des trous de souris, plein de gens souffrent
&mdash Mehdi Bcf (@mehdi_c_7) March 19, 2020
En présentation de la chronique, Le Monde assure que la romancière tiendra une chronique régulière. Un billet devant paraitre tous les deux ou trois jours, sur le site internet du média ou sur son édition papier. Pour le moment, la rédaction s’est cantonnée à partager les écrits de la lauréate du Goncourt, uniquement sur sa version numérique. Sauf que, face à la déferlante de critiques, le journal a vite remplacer l'image de la romancière tout-sourire à sa fenêtre bordée de lierre grimpant par une vue de son vaste jardin nimbé de brume matinale...
Salut les pauvres. Ça se passe bien dans votre 15m carré à trois ? Pour passer le temps et descendre la pression du confinement, vous pouvez toujours lire le journal de bord d'une écrivaine dans sa maison familiale à la campagne hein. On est pas bien là ? https://t.co/mAJNW9kLIE
&mdash Nicolas Quénel (@NicolasQuenel) March 19, 2020
Pas besoin d'abonnement au Monde, je vous résume le "journal de confinement" de Leïla Slimani : "Je Je Je Je Moi Fleurs-Rosée Moi Je Je Moi Moi Je Nous (=moi+mes enfants) Je Je Météo Moi-qui-me-regarde-moi-écrivant Moi Je Je" .https://t.co/plxHhSDEq9
&mdash Laélia Véron (@Laelia_Ve) March 19, 2020
La romancière Leïla Slimani a publié [oublié ?] ce mercredi dans les colonnes [colonies de vacances] du « Monde » son premier [et sans doute dernier épisode de son] « Journal du confinement » [déconfiné].
Tournons vite cette page nulle et non avenue. https://t.co/XOWsjjxZ3Q&mdash Arnaud Saint-Martin (@ArSaintMartin) March 19, 2020
Au Maroc, la crise de Coronavirus a coïncidé avec la promotion de l'ouvrage de Leïla Slimani. Celui-ci s’axant sur l’histoire familiale de l’auteure, petite-fille d’une Alsacienne et d’un Marocain de Meknès, a pu bénéficier d’une communication pour le moins agressive de la part du distributeur Sochepress, au point qu’il soit vendu dans la plupart des librairies, à moitié prix, et qu’au lendemain de l’éclatement de la crise due à la pandémie, le même distributeur envisageait des livraisons à domicile…