La Turquie d’Erdogan plus que jamais la cible d’actions terroristes

Au moins 28 personnes ont été tuées, et 61 blessées, lors d’une violente explosion survenue, mercredi 17 février, dans le centre de la capitale Ankara, a annoncé le gouvernement turc. Le vice-premier ministre Bekir Bozdag a déclaré qu’il s’agissait d’un attentat terroriste.
L’attaque, probablement à la voiture piégée, a visé des cars de l’armée près de la place centrale de Kizilay, où se trouvent de nombreux ministères, l’Etat-major des armées et le Parlement turc notamment. D’après les autorités, la déflagration, entendue à plusieurs kilomètres à la ronde, a été causée par un véhicule chargé d’explosifs. « L’attaque terroriste a été déclenchée lorsque les véhicules étaient arrêtés à un feu rouge à un croisement », a fait savoir l’Etat-major turc quand un communiqué. Les chaînes d’information turques ont montré des images d’un violent incendie qui a embrasé des véhicules militaires après la très violente déflagration, entendue à plusieurs kilomètres à la ronde.« Cette attaque terroriste lâche a coûté la vie à 28 personnes. 61 citoyens ont été blessés », a dit devant la presse le porte-parole du gouvernement et vice-premier ministre Numan Kurtulmu, en promettant que le gouvernement ferait « toute la lumière » sur cet attentat.
La Turquie promet de répliquer avec sévérité
« Les auteurs de cet attentat seront retrouvés », a-t-il assuré. Un précédent bilan fourni par le gouvernorat de la capitale turque faisait était de 18 morts et 45 blessés. Numan Tumulus s’est refusé pour l’heure à identifier ou nommer les auteurs de l’attentat, qui s’est produit en plein cœur de la mégapole de plus de 5 millions d’habitants. « Nous n’avons encore aucune information sur les auteurs de cette attaque », a-t-il dit. « Cette attaque a très clairement visé notre nation. [Mais] la Turquie n’a jamais cédé devant la terreur et ne cèdera jamais » . Cet attentat n’a fait l’objet d’aucune revendication immédiate. Une deuxième explosion a été entendue sur place peu de temps après l’attentat. Selon les médias locaux, elle a été provoquée par l’explosion d’un colis suspect.
Dans un communiqué diffusé dans la soirée, le président Recep Tayyip Erdogan a promis de riposter : « Que l’on sache que la Turquie n’hésitera pas à recourir à tout moment, à tout endroit et en toute occasion à son droit à la légitime défense. » Il a par ailleurs annulé une visite de travail prévue jeudi en Azerbaïdjan en raison de l’attentat. Une réunion prévue jeudi à Bruxelles entre un groupe de onze pays de l’Union européenne dits « volontaires » pour se répartir davantage de réfugiés arrivant de Turquie a été annulée à la suite de l’attentat. Le premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, avait d’ailleurs annoncé qu’il annulait sa venue pour cette rencontre.

Ankara menacé par Daech, mais aussi par le PKK
La Turquie est sur le qui-vive depuis une série d’attentats qui ont visé son territoire depuis l’été dernier, tous attribués par les autorités turques à l’organisation Etat islamique (EI). Le plus meurtrier, le 10 octobre dernier, avait tué 103 personnes devant la gare centrale d’Ankara alors qu’elles se rassemblaient pour participer à une manifestation. Le 16 janvier, un autre attentat-suicide, attribué à l’EI par le gouvernement turc, avait visé un groupe de voyageurs allemands dans le quartier touristique de Sultanahmet à Istanbul, tuant dix d’entre eux.
Depuis l’été dernier, la Turquie est également affectée par la reprise du conflit kurde. De violents affrontements opposent chaque jour les forces de sécurité aux partisans du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud-est à majorité kurde du pays. Le PKK mène régulièrement des attaques contre des convois militaires. Le 23 décembre dernier, un groupe proche du PKK avait également tiré des obus de mortier sur le tarmac de l’aéroport Sabiha Gökçen d’Istanbul, tuant une personne et en en blessant une autre.
Avec Agences
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