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03.03.2016 à 19 H 02 • Mis à jour le 03.03.2016 à 20 H 00
Par
Carton Rouge

Moi Marouane, 32 ans, profession Chamakh depuis 2010

Parti en 2013 d’Arsenal, Marouane Chamakh passe depuis le plus clair de son temps à cirer les bancs des clubs anglais. AFP
Depuis son départ des Girondins de Bordeaux en 2010, Marouane Chamakh s’est perdu dans le brouillard de Londres. Après Arsenal, Westham et Crystal palace, l’international marocain pourrait ranger définitivement les crampons cet été. Parcours d’un héros sans gloire.

L’histoire du football est garnie de joueurs qui ont passé le plus clair de leur temps à cirer les bancs de leurs clubs. Marouane Chamakh fait partie de ces héros sans gloire. Après une carrière brillante au club de Bordeaux, avec lequel il a disputé 293 matches et claqué 79 buts, Chamakh réalise l’opération du siècle en 2010. Libre de contrat avec les Girondins, à 26 ans, l’international marocain signe un bail de quatre ans avec les Gunners pour un salaire annuel de 3,5 millions d’euros. Il réalise un rêve de gosse, lui qui a toujours souhaité jouer outre-Manche. Une nouvelle vie commence alors pour Marouane qui porte désormais le numéro 29. Mauvaise pioche !

La farce au Persie

Traditionnellement, l’arrivée d’un joueur de facture moyenne dans une grosse cylindrée n’augure rien de bon. Ce courant de pensée footeux se confirme dans le cas de Chamakh qui débarque dans un club d’Arsenal où les cadres de la ligne d’attaque squattent l’infirmerie. Arsène Wenger pousse alors Marouane dans l’enfer de la Premiere League. Son premier fait d’armes, il va le réaliser en novembre 2010, lors d’une rencontre opposant les Gunners à Wolverhampton, durant laquelle il inscrit deux buts. Les supporteurs du club et Wenger y voient déjà la pièce de rechange d’un certain Robin Van Persie, blessé au genou, qui a hérité du maillot floqué du numéro 10, porté avant lui par le légendaire attaquant néerlandais Dennis Bergkamp.


Si Wenger est connu pour ses talents de dénicheurs de perles low cost, son flair concernant Chamakh a fait choux blanc.


Dès le retour de Van Persie, en janvier 2011, ce dernier reprend la main sur l'attaque et va dérouler l’une de ses meilleures saisons, enchaînant des doublés et des triplés et effaçant progressivement le nom Marouane Chamakh des feuilles de matchs de Wenger. Alors que Van Persie s’envole pour le titre du meilleur buteur de la saison avec 37 réalisations, le compteur de l’international marocain cale sur 10 buts en 25 rencontres. Sa descente en enfer ne fait que commencer.

Chômage, Bayrou et gomina

Si Wenger est connu pour ses talents de dénicheurs de perles "low cost", son flair concernant Chamakh a fait choux blanc. Les analystes se tirent les cheveux pour comprendre les raisons de sa relégation sur le banc de touche avec les « coiffeurs », comme on aime les appeler dans la corporation. En plus du rouleau compresseur Van Persie, on parle d’absence d’esprit de buteur chez lui, et de manque d’engagement, condition sine qua non pour percer dans le football anglais. Même ses envolées pour aller chercher le jeu de tête ne feront pas mouche avec les défenseurs rugueux. Chamakh incarne également le niveau moyen de plusieurs joueurs issus de la Ligue1 qui se brisent sur les récifs de l’Angleterre par manque de compétition ou de physique.


10 février 2010. En France, Chamakh affiche son soutien au centre. Ici, sortant d’une conférence de presse donné par Jean Lassalle, candidat aux régionales à Bordeaux. L’international marocain soutient également la candidature de François Bayrou, chef de file du MoDem, aux présidentielles 2012. AFP.


Disparu des radars pendant la saison 2012-2013, Marouane reste régulier sur deux choses : la gomina sur les cheveux et le salaire de 3,5 millions d’euros qui tombent chaque année dans son compte. Pour le supplément d’âme, il soutient François Bayrou aux élections présidentielles de 2012. Les grands esprits se rencontrent. A défaut de taper dans le cuir, il commence ses premières sorties de piste.


Les tabloïds anglais font leurs choux gras des photos de Chamakh en compagnie d'un autre rebelle sans cause dénommé Adil Taârabt dans un café-chicha de Londres. L’été de la même année, ses photos avec le joueur des Citizens, Samir Nasri, avec une brochette de groupies à Vegas, font le tour des réseaux sociaux.

Chamakh, The (non) Revenant 

Poussé à la porte, Il est prêté au club de West Ham à la mi-saison 2013. Un club de la banlieue Est de Londres dont l’un des actionnaires est David Sullivan, un bonhomme qui a fait son beurre dans l’industrie du porno. Chamakh, resté sur un échec avec les Gunners, ne se remet pas sur selle. Il confie au journal l’Equipe : « J’ai fait un mauvais choix. Ça ne s’est pas bien passé du tout. Le manager m’avait promis qu’avec la blessure de Carroll, j’allais avoir du temps de jeu. Il m’a tenu un discours qu’il n’a pas du tout respecté. Alou Diarra m’avait prévenu. Mais je n’en ai fait qu’à ma tête et j’y suis allé quand même. Je me suis fait avoir ». Avec seulement trois matches au compteur, il quitte la banlieue pour revenir au centre de Londres, fief des Gunners avec qui il est en fin de contrat.


A 29 ans, après 67 matches avec Arsenal et 14 buts seulement, son transfert est officialisé en août 2013. Dans la foulée, il est écarté de la compo des Lions de l’Atlas. Destination Crystal Palace, un club du sud de Londres qui compte parmi ses fans des vieux bourgeois et le guitariste disjoncté des Rolling Stones, Keith Richards. Excusez du peu ! En méforme, Marouane ne dispose pas de temps de jeu et ne réussit à toucher les filets qu’à sept reprises en trois ans. Pourtant, avec l’arrivée de Badou Zaki à la tête des lions de l’Atlas, son nom refait surface à côté de celui de Houssine Kharja, un autre routard des clubs européens qui ont fait le bonheur du Maroc lors de la CAN 2004, en Tunisie. Mais, les performances des autres plus jeunes et l’arrivée d’Hervé Renard mettent fin aux derniers espoirs de Chamakh.


Marouane Chamakh, avec Jouad Zairi, autre héros sans gloire, célébrant la victoire 3-1 contre l’Algérie lors des quarts de finales de la CAN 2004 à Sfax. AFP


A quelques mois de la fin de la saison de la Premier League, il risque de ranger définitivement les crampons pour se consacrer à sa vie de papa. On retiendra qu’il nous a sauvé à la 94ème minute d’une élimination par l’Algérie lors de la CAN 2004, dernière fois que le peuple marocain est descendu dans la rue - excepté l’exploit du Raja lors de la coupe du monde des clubs 2014. On retiendra également qu’il détient, avec Cristiano Ronaldo, le record de six buts inscrits en six matches consécutifs en ligue des champions, et qu’après tout, c’est un mec sympa.

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