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28.03.2016 à 15 H 39 • Mis à jour le 28.03.2016 à 18 H 06
Par
Cinéma

Biopic : Steve Jobs, le génie à la pomme ressuscité sur grand écran

Après Ashton Kutcher en 2013, c’est au tour de Michael Fassbender d’incarner Steve Jobs. Signé Danny Boyle et Aaron Sorkin – le scénariste de The Social Network et de la série A la Maison Blanche –, ce nouveau film consacré au gourou de la high-tech se démarque nettement de son prédécesseur. UNIVERSAL.
Danny Boyle et Michael Fassbender ressuscitent le génie d’Apple le temps d’un biopic.

Steve Jobs, réalisé par Danny Boyle à partir d’un scénario écrit par Aaron Sorkin, n’est évidemment pas le premier film du genre. Depuis sa mort en 2011, le culte Jobs a donné naissance, entre autres produits, à un premier biopic (avec Ashton Kutcher dans le rôle titre), un documentaire (réalisé par le prolifique Alex Gibney) et deux biographies à succès, dont la première – autorisée par Jobs lui-même, et écrite par Walter Isaacson – est la source créditée du scénario de Sorkin. Le film, bien qu’il prenne les libertés habituelles avec les faits et les personnages et soit contesté par certains membres de la famille de Jobs et certains dirigeants d’Apple, soutient essentiellement le compte du livre dans le sens où il retranscrit fidèlement le tempérament, les faiblesses et le talent de l’inventeur, entre autres, de l’iMac.


Une construction par trois

Le film est divisé en trois parties. La première, tournée en basse résolution en 16mm, se déroule en 1984 à Cupertino en Californie, où Steve Jobs – brillamment joué par Michael Fassbender - âgé de 29 ans, se prépare à montrer au monde le premier ordinateur personnel Macintosh. La deuxième, présentée sur un écran large de 35 mm, se déploie cinq ans plus tard à l’Opera House de San Francisco, où Jobs, après avoir été forcé de quitter Apple, présente NeXT, un ordinateur hors de prix destiné au marché de l'éducation. La troisième et dernière partie, tournée cette fois-ci en haute définition, prend lieu en 1998 au Davies Symphony Hall à San Francisco où, de retour à la tête d’Apple, Jobs annonce le mémorable lancement de l’iMac.


Chaque chapitre est construit autour d'une série de rencontres avec la même poignée de personnes. Joanna Hoffman (Kate Winslet), une responsable marketing qui se décrit dans une scène comme étant « l’épouse professionnelle » de Jobs, accompagne celui-ci de manière constante. Inébranlablement consacrée à son patron, elle est sa partenaire de crime et la manager de son ego. Son ambition est attachée à celle de son boss, son intelligence le miroir poli de son éclat incandescent. Elle ne défie Jobs à aucun moment, laissant cette corvée à Wozniak, le père biologique d’Apple I joué par Seth Rogen, et John Sculley (Jeff Daniels) débarqué de Pepsi et servant de lien corporate entre le génie de Jobs et le monde de l’argent. Wozniak est mi frère mi rival et Sculley est clairement un père de substituions, mais Jobs nie constamment les complexités psychologiques de ces relations en insistant sur le fait que tout n’est que business.


Jobs et sa pomme Lisa

Quand il s’agit de sa fille Lisa, Jobs essaie tout d'abord de nier catégoriquement son lien de paternité, allant jusqu’à fabricoter un algorithme prouvant supposément que 28 % des hommes américains pourraient tout aussi bien être les géniteurs de celle qui inspirera le nom de l’ordinateur Lisa. La mère, Chrisann Brennan, est dépeinte comme démunie et instable, tandis que la fille est elle-même, pour ainsi dire, une pomme tombée tout près de l'arbre paternel. Sa présence dans le film ne sert pas à l'humaniser – d’ailleurs ni sa veuve, ni ses autres enfants ne sont présents dans le film - mais plutôt à nous aider à mesurer, à l’aide d'un raccourci considérablement nécessaire, à quel point cet homme est compliqué. Sorkin, dans son écriture, n’a pas été tendre avec son protagoniste, il l’a dépeint comme un enfant adopté en bisbille entre la fierté d’avoir été choisi par le couple, qui lui a donné son patronyme, et le chagrin d’avoir été abandonné par ses parents biologique. Tout au long du film, Jobs maintient une distance dictatoriale avec ses proches, mais Michael Fassbender nous permet de voir des scintillements d’humanité.


Une face sombre attendrissante

Ce que nous ne voyons pas dans le film, c’est le Steve Jobs idolâtré, celui qui a épousé Laurene Powell, a eu trois enfants, créé encore plus de miracles Apple, combattu le cancer du pancréas qui a rongé son corps et qui est mort riche en 2011 à l’âge de 56 ans. Ce biopic piège le fondateur d’Apple à trois moments médiatisés, où l’on voit les personnes qui ont façonné leurs vies dépendamment de la sienne l’attraper à la dernière minute. Ce schéma est répétitif et devient prévisible dès le début de la deuxième partie, mais il est essentiel quant il s’agit de raconter l’histoire d’un pionnier qui a créé des produits révolutionnaire avec un placage impeccable, cachant habilement tous les enchevêtrements peu glorieux de ses coulisses. Steve Jobs nous montre la face sombre d’un génie, sans pour autant altérer le respect que l’on éprouve à l’égard d’un visionnaire qui a totalement changé nos vies numériques, et c’est ce qui en fait l’un des meilleurs biopics produits à ce jour.

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