L’ONG catalane Novact plie bagages du Maroc pour s’établir en Tunisie

L’Institut international pour l’action non-violente (Novact) a décidé de fermer son bureau régional au Maroc et son transfert en Tunisie. Dans un communiqué, l’ONG catalane a fermement condamné « les pressions exercées par le gouvernement marocain afin que l’organisation cesse son activité dans le pays » en pointant ce qu’elle a qualifié « de climat de peur et d’impunité ».
Une série de pressions contre l’ONG
« Ces pressions ont conduit à l’arrestation et à l’expulsion immédiate de sa déléguée du Maghreb le 4 juin 2015. De plus, l’entrée au pays a été refusée au co-directeur de Novact en janvier 2016, ainsi qu’à sa représentante légale le 27 juin 2016 à l'aéroport de Rabat pour défaut de résidence permanente », assure en substance le communiqué de l’ONG, qui regrette en outre que « le gouvernement marocain a refusé la possibilité que Novact soit enregistré légalement ».
Selon les responsables de Novact, leur association a été accusée de « parrainage non autorisé dans le cadre de l'offensive menée par des organisations étrangères qui soutiennent les causes des actions de comportements déviants », en référence aux initiatives entreprises par l’ONG en faveur de la reconnaissance des droits des homosexuels.

Luca Gervason co-directeur de Novact a regretté dans une déclaration à l'agence EFE que les pressions sur l' ONG se produisent dans un contexte dans lequel il existe « une augmentation inquiétante de restrictions contre les organisations locales de défense des droits, en particulier l'Association marocaine des droits de l'homme (AMDH), et de sérieux obstacles à l'action des organisations internationales, telles que Amnesty international, Human Rights Watch et Avocats sans frontières, entre autres. ».
Novact était présent au Maroc depuis 2012 et avait noué un partenariat avec des associations marocaines avec l’appui et le financement des Nations Unies, de l’Union Européenne, du gouvernement espagnol, du gouvernement de la Catalogne et de la Commune de Barcelone, entre autres contributeurs à ses actions. De Tunis, l'ONG déclare qu'elle continuera à gérer son plaidoyer en faveur des droits de l'homme au Maroc dans le cadre de visites occasionnelles.