Carnage à Nice : une réplique des attaques du 13 novembre le soir de la fête nationale
Plusieurs dizaines de personnes ont été tuées jeudi soir dans un attentat à Nice, lorsqu'un camion a foncé sur la foule qui assistait au feu d'artifice sur la Promenade des Anglais. D'après le maire de Nice, le poids lourd était chargé d'armes et de grenades. On ignore pour l'instant si elles étaient factices
Cet « acte criminel » a fait au moins 84 morts dont plusieurs enfants, et 18 blessés se trouvent toujours en « urgence absolue », selon le dernier bilan du ministère de l’intérieur français un bilan est encore très changeant.
Sur les lieux lors du feu d'artifice, un camion poids lourd blanc a foncé à pleine vitesse dans la foule, suscitant un mouvement de panique et jetant des débris tout autour. « C'était le chaos absolu » dans ces lieux situés au cœur touristique de la grande ville de la Côte d'Azur, selon des témoins présents.
Le camion « a foncé sur la foule sur une longue distance, le long de la Promenade (des Anglais), ce qui explique ce bilan extrêmement lourd », a précisé le sous-préfet des Alpes-Maritimes : « Il y a eu des coups de feu et le chauffeur a été abattu ».
Moins d'une heure après les faits, la préfecture des Alpes-Maritimes a évoqué un attentat et demandé à la population de rester cloîtrée chez elle. Un important dispositif de sécurité a été délimité dans le centre de Nice, où de nombreuses ambulances, des membres des forces de l'ordre, et des militaires se sont déployés.
A proximité de la Promenade des Anglais totalement bouclée, la place Masséna, en plein centre de la ville, était elle aussi complètement inaccessible jeudi peu avant minuit.
François Hollande rentre d'Avignon à Paris
Un PC sécurité a été installé dans le Palais de la Méditerranée mais il était lui aussi totalement bouclé. En déplacement à Avignon dans la soirée, le président de la République François Hollande annoncé à minuit qu'il rentrait à Paris et se rendait directement à la cellule de crise activée place Beauvau. François Hollande a convoqué un conseil restreint de sécurité et de défense ce vendredi à 9h. Après avoir atterri sur la base aérienne de Villacoublay, au sud de Paris, le chef de l'Etat français s'est rendu au ministère de l'Intérieur où a été activée une cellule de crise. Dans un discours improvisé au milieu de la nuit, il a annoncé la prolongation de l’état d’urgence et le plan Vigipirate a été relevé au niveau « alerte attentat ».
Ce nouvel attentat intervient dans un contexte de menace terroriste très élevée, en particulier dans les pays, comme la France, intervenant en Syrie contre le groupe jihadiste Etat islamique. Il survient moins de deux semaines avant la fin programmée, le 26 juillet, de l'état d'urgence.
Il est a priori le plus important commis en Europe depuis les attentats qui ont fait 130 morts le 13 novembre 2015 à Paris et 32 morts le 22 mars 2016 à Bruxelles, commis par le même réseau du groupe Etat islamique, dont une quinzaine de jihadistes sont morts, la plupart en kamikazes. Une vingtaine de membres ou complices présumés sont derrière les barreaux en France et surtout en Belgique.
La France avait déjà basculé dans l'ère de la violence jihadiste les 7, 8 et 9 janvier 2015 lors des attentats contre l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo et un supermarché casher à Paris, qui avaient fait 17 morts et ont été suivis de plusieurs autres attaques ou tentatives.
Le suspect est un Tunisien résidant à Nice
L'attentat de Nice n'a pour l'instant pas été revendiqué, mais Le Parisien indique quelle méthode utilisée correspond à la stratégie prônée par Abou Mohammed Al-Adnani. Ce Syrien, porte-parole officiel de l'organisation Etat islamique et considéré comme le "ministre des attentats", écrivait en 2014 qu'il fallait tuer par tous les moyens l'infidèle. "Débrouillez vous pour vous retrouver seul avec un infidèle français ou américain et fracassez-lui le crâne avec une pierre, tuez-le à coups de couteau, renversez-le avec votre voiture, jetez-le d'une falaise, étranglez-le, empoisonnez-le", scandait-il alors. le spécialiste du djihad Romain Caillet indique sur Twitter que des admirateurs de Daesh se félicitent de l'attaque, mais qu'aucune revendication officielle n'a été publiée.
Avec Agences
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