La plainte de Zakaria Moumni contre Abdellatif Hammouchi classée sans suite

Le parquet de Paris a classé sans suite, début juillet, la plainte d'un ex-boxeur franco-marocain qui disait avoir été torturé par le contre-espionnage marocain, sur ordre de son chef, ont annoncé hier les avocats du Maroc.
Zakaria Moumni, 36 ans, assurait avoir été torturé pendant quatre jours, en septembre 2010, dans le centre de Temara, près de Rabat, sur ordre et en présence du patron du renseignement marocain, Abdellatif Hammouchi. « Nous nous réjouissons de cette décision de justice », écrivent Ralph Boussier et Yves Repiquet dans un communiqué commun. « Elle constitue une victoire face à la diffamation, à l'injure, aux affirmations sans fondements et à une médiatisation de l'affaire indûment exploitée par M. Moumni », ajoutent les avocats.
Une "déception" pour la défense de l'ex-boxeur
Le parquet de Paris avait dénoncé le 27 mars 2015 les faits présumés à la justice marocaine. Rabat a par la suite communiqué au parquet de Paris son enquête, après quoi la plainte a été classée sans suite. Pour Me Clémence Bectarte, qui représente l'ex-boxeur, « c'est une déception, parce que Zakaria Moumni plaçait ses espoirs en la justice française (…) La plainte a été classée parce que la présence d'Abdellatif Hammouchi en France n'a pas été confirmée », précise-t-elle, ce que confirme une source proche du dossier. En l'absence du mis en cause sur le sol français, la justice française est en effet incompétente.
Une version qui « surprend » toutefois les avocats du Maroc, qui estiment que le seul élément nouveau à même d'expliquer ce classement, depuis la fin de l'enquête française, est l'enquête transmise par Rabat. En février 2014, Zakaria Moumni avait déposé une plainte pour tortures à Paris. Un peu moins d'un an plus tard, il dénonçait sur BFM TV et iTELE les tortures dont il disait avoir été victime. Ces propos lui ont valu d'être poursuivi en diffamation par le Maroc.
Cette action a été jugée irrecevable par le tribunal correctionnel de Paris. Mais le Maroc a fait appel. Le dépôt de plusieurs plaintes visant Abdellatif Hammouchi pour « torture » et « complicité de torture », ont poussé Rabat à suspendre sa coopération judiciaire avec la France, le 27 février 2014. La brouille entre les deux pays a duré près d'un an.
Avec Agences
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