L’Intérieur et les Finances tentent de justifier le prix du terrain vendu au Wali de Rabat

L’affaire de la cession d’un terrain de l’Etat au Wali de la région de Rabat, Abdelouafi Laftit, prend de nouvelles proportions. Dans un communiqué conjoint publié dans la soirée de dimanche par la MAP, les ministères de l’Intérieur et de l’Economie et des Finances dénoncent des « accusations tendancieuses » contre le Wali.
Les deux ministères tentent de justifier la cession de ce terrain de 3700 mètres carrés, situé Bd. Mohammed VI, ex-route des Zaërs à Rabat, au prix dérisoire de 350 DH le mètre carré, en expliquant que la parcelle « fait partie d’un lotissement destiné aux fonctionnaires et aux commis de l'Etat ». Le communiqué indique que « le prix et les conditions d’acquisition de ces parcelles du domaine public sont fixés avec précision par un décret du premier ministre du 26 décembre 1995 et il aurait été plus correct de demander l’amendement de ce texte au lieu de diffamer un haut responsable reconnu par sa compétence et son dévouement pour l’intérêt général ».
Le communiqué accuse également un parti politique, sans le nommer, de participer à une « campagne de diffamation » vis-à-vis du Wali. « Il devient clair, si besoin est, qu'il s'agit d'une campagne électorale prématurée visant à engranger des gains électoralistes étriqués sous prétexte de mettre en œuvre les règles de la bonne gouvernance et éviter l'incompatibilité entre les intérêts personnels et les responsabilités publiques », conclut le communiqué.
Une cession dénoncée par des députés de l’USFP
Les sites Hespress puis Lakome2 ont publié les premiers documents de l’acte de cession, relayés par le député USFP Mehdi Mezouari. Ils indiquent que la cession a été réalisée en février dernier entre le Wali et la direction régionale du domaine privé de l’Etat, pour un montant total d’environ 1,4 millions DH.
Mehdi Mezouari a annoncé qu’il comptait saisir la Primature et la Cour des comptes pour connaître les dessous de cette cession. Son collègue de l’USFP, Hassan Tariq, s’est de son côté indigné des justifications de l’Intérieur et des Finances en estimant que leur réaction était pire que l’affaire elle-même.
La diffusion de copies des documents de la transaction sur les réseaux sociaux a provoqué quelques remous dans les médias. Telquel.ma, qui avait sitôt relaté l’affaire, a retiré son article de son site avant la tombée du communiqué ministériel, tandis que Febrayer.com et Al Yaoum24 en ont fait état avant la MAP, le premier en accusant avec force…le PJD.
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