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09.08.2016 à 17 H 20 • Mis à jour le 20.08.2016 à 13 H 42
Par
Coalition arabe

Yémen : Les F-16 marocains reprennent leurs raids contre les rebelles Houthis

Des chasseurs F-16 marocains stationnés à la base King Khaled de Khamis Mushait, à 100km de la frontière yéménite, nichée dans une zone montagneuse du sud-ouest de l’Arabie saoudite, ont participé à cette offensive aérienne dans des missions SEAD/DEAD de destruction préalable de systèmes de défenses ennemi ouvrant ainsi la voie aux bombardiers F-15 saoudiens. FRA
La coalition arabe alliée du pouvoir au Yémen a mené mardi, pour la première fois en plus de trois mois, des raids aériens sur la région de Sanaa, impliquant des chasseurs des Forces Royales Air (FRA).

Trois jours après l'échec apparent des pourparlers de paix inter-yéménites menés sous médiation des Nations Unies, la coalition arabe alliée au pouvoir a mené mardi des raids aériens intensifs dans la région de Sanaa qui ont entraîné la fermeture de l'aéroport de la capitale contrôlée par les rebelles.


C'est la première fois en plus de trois mois que les avions de la coalition, dirigée par l'Arabie saoudite, bombardent des cibles dans la capitale du Yémen, pays ravagé depuis plus d'un an par un conflit meurtrier.


Les navettes de Tanger, prélude à la reprise de l'offensive

Selon les sources du Desk, l’intense ballet diplomatique qui a vu notamment défiler dans la résidence tangéroise du roi Salman d’Arabie, Mohammed VI, Abdallah II de Jordanie, le soudanais Béchir, le roi Hamad du Bahreïn, et l’émir Tamim du Qatar était, entre autres, un prélude à cette reprise des combats.


31 juillet 2016.Mohammed VI lors d'une visite de courtoisie au roi Salman d'Arabie, selon la MAP.


Les mêmes sources avancent que des chasseurs F-16 marocains stationnés à la base King Khaled de Khamis Mushait, à 100km de la frontière yéménite, nichée dans une zone montagneuse du sud-ouest de l’Arabie saoudite, ont participé à cette offensive aérienne dans des missions SEAD/DEAD de destruction préalable de systèmes de défenses ennemi ouvrant ainsi la voie aux bombardiers F-15 saoudiens.


Des raids avaient été menés durant la dernière semaine de juillet dans le sud de la province de Taëz (sud-ouest), mais la dernière participation attestée des chasseurs marocains date de fin décembre 2015, lorsqu’ils avaient pilonné, au nord de Sanaa, des poches de résistance des rebelles à Majzar, une région de la province de Jawf, contrôlée en grande partie par les forces loyalistes. Ils avaient aussi bombardé le nord-est du pays, bastion historique des Houthis.


Officiellement, et selon les dires de Salaheddine Mezouar, chef de la diplomatie, devant la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, la chasse marocaine était « engagée sous la houlette des Emirats arabes unis ». Or, depuis juin dernier, les Emirats avaient annoncé le retrait de leurs forces du conflit, notamment en raison de la perte de plusieurs de leurs appareils dans les combats. Selon Intelligence Online, les avions des forces aériennes émiraties empruntaient d’ailleurs depuis décembre 2015 un chemin plus court pour frapper au Yémen les forces Houties et leurs alliés, les fidèles de l’ex-président Ali Abdallah Saleh, décollant d’une installation secrète située à Asmara en Erythrée. Les cinq F-16 marocains engagés (6 au départ avant le crash de l’un d’eux en mai 2015) ont été alors, selon les sources du Desk, « repositionnés sous commandement saoudien ».


Un colonne de fumée dans le ciel de Sanaa après les frappes aériennes de la coalition arabe le 9 août 2016. HANI MOHAMMED / AP


Les frappes aériennes ont touché des installations présidentielles et une base militaire, de même qu'un site de la Garde républicaine proche de l'aéroport. Selon le porte-parole de la coalition, le général Ahmed al-Assiri, les raids ont pris pour cibles « des objectifs militaires aux alentours de Sanaa ». Les frappes se sont intensifiées mardi, ont indiqué des habitants de la capitale sous contrôle total des rebelles chiites Houthis depuis janvier 2015.


Des négociations non abouties

Dans un geste de défi et en vue d'asseoir leur pouvoir, les rebelles ont formé avant même la suspension des négociations un conseil présidentiel chargé de gouverner le Yémen ou du moins la partie qu'ils contrôlent - Sanaa et de vastes régions du nord. La reprise des frappes à Sanaa intervient moins de 72 heures après la « suspension », sans aucun progrès, de négociations de paix. Les pourparlers avaient rassemblé pendant trois mois et demi au Koweït des représentants rebelles et gouvernementaux. « Durant les trois derniers mois, il y a eu une trêve fragile qui a été respectée par la coalition en vue d'assurer le succès des négociations de Koweït », a ajouté le général Assiri. « Il est normal que les opérations contre les rebelles reprennent (...) après la fin des négociations et les violations répétées de la trêve par les rebelles », a encore dit le porte-parole de la coalition


La coalition a parallèlement contraint à la suspension pour 72 heures de tous les vols à destination du pays. Depuis Oman, où il est bloqué avec les autres membres de la délégation, le porte-parole rebelle Mohammed Abdelsalam, a qualifié « d'irresponsable » l'interdiction du trafic aérien décrétée par la coalition. Cependant, pour le général Assiri, cette mesure est destinée à préparer une « organisation du trafic » de manière à éviter tout risque pour les avions civils durant les opérations militaires. L'aéroport n'est utilisé pour le moment que par la compagnie nationale Yemenia et l'ONU.


Le porte-parole des rebelles, a affirmé sur Facebook que la coalition avait « commis un crime odieux en visant (mardi) matin une fabrique de produits alimentaires au centre de Sanaa » faisant « des morts et des blessés civils, dont des femmes et des enfants ». Des témoins cités par l’agence EFE ont décrit une scène d'horreur, avec des cadavres éparpillés au milieu d'un incendie qui a fait rage dans une fabrique de pommes chips. Des habitants ont indiqué que l’usine, proche d'un centre de maintenance d'équipement de l'armée, avait été totalement détruite. Six corps carbonisés ont été retirés des débris, ont-t-ils affirmé. « Neuf des victimes étaient des femmes et sept des blessés ont été laissés dans un état critique », a affirmé pour sa part un responsable de l'unité, cité par l’agence espagnole.


La fabrique de chips détruite à Sanaa par les raids aériens de la coalition arabe, faisant au moins 13 morts parmi les civils. MOHAMMED HUWAIS/ AFP


La coalition dirigée par l'Arabie également bombardé deux quartiers militaires rebelles Houthi dans le même quartier. Au cours des derniers jours, 114 raids ont été signalés par les médias. Dimanche, 12 civils ont été tués et des dizaines de blessés, lors des frappes aériennes qui ont touché un marché dans la province de Sanaa, affirme EFE.L'agence Saba, contrôlée par les rebelles, a indiqué que la région de Sanaa et d'autres régions du pays en guerre avaient été la cible de raids des « agresseurs saoudiens ».

 

L'ONU table sur une reprise des pourparlers dans un mois et refuse de parler d'échec. Mais les parties campent sur leurs positions. Le gouvernement insiste sur un retrait des rebelles des grandes villes, dont Sanaa. Les Houthis et leurs alliés exigent de participer immédiatement à un gouvernement d'union nationale.


La guerre au Yémen, qui a fait plus de 6 400 morts et environ 30 000 blessés, sans parler des 2,8 millions de personnes déplacées, oppose les forces loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi, soutenues la coalition militaire arabo-sunnite, aux rebelles Houthis alliés à l'ex-chef de l'Etat Ali Abdallah Saleh et accusés de liens avec l'Iran chiite. Sanaa est depuis septembre 2014 aux mains des milices chiites Houthis, que combat la coalition saoudienne depuis mars 2015.

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