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25.08.2016 à 05 H 04 • Mis à jour le 25.08.2016 à 12 H 07
Par
Afghanistan

L’attaque meurtrière de l’Université américaine de Kaboul signe le retour des Talibans

L’attaque de mercredi soir contre l’Université américaine n’a pour l’heure pas été revendiquée, mais les rebelles talibans sont en pleine offensive estivale dans tout le pays et ont multiplié les attaques ces dernières semaines. AP
L'attaque contre l'Université américaine de Kaboul a pris fin à l'aube jeudi avec la mort de 9 personnes, 10 heures après le début de cette offensive non revendiquée, mais les rebelles talibans sont en pleine offensive estivale dans tout le pays et ont multiplié les coups de force ces dernières semaines.

L’établissement d’élite, situé dans le centre de la capitale afghane, avait été pris d’assaut par des hommes armés, mercredi à l'heure où de nombreux étudiants se trouvaient dans son enceinte pour assister à des cours du soir, une pratique fréquente en Afghanistan où nombre d'étudiants sont également salariés.Plusieurs personnes s’étaient retrouvées prises au piège dans le campus, qui accueille plus de 1 700 élèves.



Au moins 9 personnes (sept étudiants et deux policiers) ont été tuées set 26 ont été blessées, certaines se trouvant dans un état grave, avait annoncé le ministère de la santé ce matin..« Nous avons terminé notre opération. Deux assaillants ont été abattus », avait déclaré à l'AFP Fraidoun Obaidi, chef de la police judiciaire de Kaboul.



Appui de « conseillers » américains

Des explosions et des tirs avaient retentis en début de soirée mercredi, et certains étudiants envoyaient des messages de détresse depuis l’intérieur du bâtiment où ils étaient enfermés.




Des dizaines de soldats avaient ensuite rapidement encerclé le campus, habituellement bondé le soir : de nombreux élèves travaillant et suivant des cours du soir à temps partiel à l’université.Des « conseillers » américains sont aussi venus en aide aux forces afghanes pour tenter de stopper l’attaque, avait précisé un responsable militaire à l’AFP insistant sur le fait que ces derniers n’étaient pas « dans un rôle de combat ».



Cette attaque, a été menée deux semaines après l’enlèvement de deux enseignants de l’université, un Australien et un Américain. Les professeurs ont été kidnappés par des hommes armés en uniforme dans la soirée du 8 août en plein centre de Kaboul. On ignore leur sort, mais les enlèvements crapuleux d'étrangers sont relativement fréquents à Kaboul.Le ministère de l’intérieur avait fait savoir au début du mois que son campus était protégé en permanence par quelque 70 membres des forces de sécurité.


Le ministère de la Santé afghan a fait état d'un mort et de 26 blessés mercredi soir. AP


L' Université américaine d'Afghanistan a ouvert ses portes en 2006. L’établissement d’élite, qui entretient des partenariats et des programmes d’échange avec de prestigieuses universités américaines comme Georgetown, Stanford et l’université de Californie, se présente comme « la seule université privée, à but non lucratif, non partisane et mixte d’Afghanistan », République islamique où hommes et femmes sont habituellement séparés. L'attaque n'a pour l'heure pas été revendiquée, mais les rebelles talibans sont en pleine offensive estivale dans tout le pays et ont multiplié les coups de force ces dernières semaines.


Une intensification des attaques talibanes

Les forces afghanes soutenues par l'armée américaine tentent de repousser les insurgés islamistes qui s'approchent de Lashkar Gah, capitale de la province du Helmand. Les combats s'intensifient dans cette zone du sud de l'Afghanistan, où un soldat américain a été tué par un engin explosif artisanal mardi. Les déboires au Helmand, déstabilisé par une importante récolte de pavot qui finance l'insurrection, montrent avec quelle rapidité la sécurité se détériore en Afghanistan, près de quinze ans après l'intervention menée par les Américains.


Des milliers de civils ont fui les combats de ces dernières semaines dans le Helmand, entraînant une crise humanitaire, notamment des pénuries d'eau et de nourriture. Les talibans se rapprochent d'une autre capitale provinciale, Kunduz, noeud stratégique dans le nord du pays qu'ils avaient brièvement conquis il y a un an. Cette conquête constitue leur principale victoire depuis la chute de leur régime en 2001. Les forces de la coalition internationale assurent néanmoins que ni Kunduz, ni Lashkar Gah ne risquent de tomber aux mains des insurgés.


Avec Agences

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