PJD-PPS : Ensemble face au « tahakoum », pour le meilleur comme pour le pire

Alors que le PAM, leur ennemi juré tenait sa conférence à Casablanca sous la houlette d’Ilyas El Omari pour présenter les grandes lignes de son programme électoral, le PPS et le PJD faisaient front uni à Skhirat.
Main dans la main, Nabil Benabdallah et Abdelilah Benkirane ont promis de se jurer fidélité pour le meilleur et pour le pire. « Nous nous sommes mis d’accord de rester ensemble que ce soit au gouvernement ou à l’extérieur du gouvernement », a lancé Benkirane, l’islamiste qui ne fait plus confiance à personne sauf à l’ancien communiste, devenu son meilleur allié pour affronter le tahakoum dans une alliance qui dépasse les clivages idéologiques « pour le bien du pays », selon Benkirane.
« Le PPS est un parti national qui a contribué à garantir la stabilité du pays, et il a pris des décisions très difficiles. Nous avons travaillé ensemble et constaté que l’on s’entend sur beaucoup de choses. J’étais heureux de travailler et de soutenir les ministres du PPS dans tout ce qu’ils ont fait. Nous devons être fiers de ce qu’ils ont réalisé. Nos adversaires n’ont fait adversaire n’ont fait que nous unir pour notre pays. Ce qu’a réalisé ce gouvernement est au-delà des réalités », a rajouté Benkirane qui a rappelé qu’être de gauche ou être islamiste « n’est pas le plus important aujourd’hui ». Une manière aussi de rattraper un couac médiatique qui n’aurait pas plu dans les rangs du PPS ? Mustapha El Khalfi, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement a été critiqué de vouloir tirer le drap vers lui lors de la présentation du bilan gouvernemental.
« Bravo au chef du gouvernement »
Manifestement très ému, Nabil Benabdallah a remercié tous les membres de son parti d’avoir soutenu l’expérience gouvernementale en promettant d’en révéler un jour les non dits. Benabdallah n’a pas hésité a jeté des fleurs à son allié islamiste. « C’est un homme d’Etat et un militant. Il a ses défauts comme tout le monde, mais c’est un être humain que je viens de découvrir. Bravo au chef de gouvernement pour sa patience, et je sais qu’en ce moment, il doit faire preuve de plus de patience », a-t-il dit
Benabdallah a rappelé aussi tout ce qui a été fait par les adversaires pour mettre fin à cette expérience gouvernementale, « Ils ont essayé de ruiner cette coalition, ils ont personnalisé la discussion politique, ils ont même tenter de nous interdire de parler au parlement, mais tout cela a eu un effet contraire et renforcé le gouvernement auprès du peuple … », accuse Benabdallah en présentant les points saillants du bilan de cinq ans que « les prédécesseurs n’avaient pas eu le courage politique de les affronter ».
Le leader de gauche n’a pas manqué l’occasion pour faire passer à nouveau des messages sur le tahakoum. « Nous avons eu le courage de dire non au tahakoum et à ceux qui veulent faire revenir le Maroc en arrière. Le tahakoum, c’est ceux qui veulent contrôler les institutions élues et contrôler les rouages de l’ économique », conclut Benabdallah qui a brossé les grandes lignes du « combat commun » au sein cette alliance considérée par certains comme contre-nature mais pas pour ses chefs qui voient dans leurs divergences idéologiques « le charme de cette expérience ».
©️ Copyright Pulse Media. Tous droits réservés.
Reproduction et diffusions interdites (photocopies, intranet, web, messageries, newsletters, outils de veille) sans autorisation écrite.