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27.09.2016 à 14 H 04 • Mis à jour le 27.09.2016 à 14 H 04
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Révélations

Le carnet libyen qui accable Nicolas Sarkozy pour ses liens d’argent avec Kadhafi

Mouammar Kadhafi et Nicolas Sarkozy avant le sommet Afrique-Union européenne de Lisbonne, le 8 décembre 2007.. ANTONIO COTRIM/ REUTERS
Le site d'information Mediapart révèle ce mardi le contenu d'un carnet de notes d'un ancien ministre de Kadhafi. Le document qui est entre les mains de la justice française, détaille une série de versements occultes au profit de Nicolas Sarkozy, pour au moins 6,5 millions d'euros, au moment de l'élection présidentielle de 2007

Nouvelles révélations fracassantes à charge contre l'ancien président français Nicolas Sarkozy. Ce mardi, Mediapart fait état de l'existence d'un carnet de notes actuellement exploité par la justice, ayant appartenu à un homme-clé du système Kadhafi, l'ancien ministre du pétrole libyen Choukri Ghanem et qui détaille le 29 avril 2007, une série de trois versements pour un total de 6,5 millions d'euros destinés à la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy.


Un nouvel éclairage décisif sur les affaires libyennes de Sarkozy

Celui-ci avait pour habitude d’y rapporter de nombreux éléments, dont les contenus des réunions avec les personnes d’influence du régime libyen de l’époque. Ce carnet apporte donc à la justice française un éclairage très précis sur cette affaire à rebondissements que Mediapart n’a eu de cesse de creuser.



La veille de la mort de Choukri Ghanem, celui-ci a été retrouvé noyé dans le Danube en avril 2012 dans des conditions demeurées obscures, Mediapart avait publié un document libyen évoquant un accord de principe des autorités libyennes pour financer la campagne de Nicolas Sarkozy à hauteur de 50 millions d'euros


Alors que la fameuse note datant de 2006 sur le financement des 50 millions, point d’orgue de la première phase de l’enquête de Mediapart, avait été considérée comme authentique, et pas un « faux grossier » comme le prétendait Nicolas Sarkozy, le carnet de Choukri Ghanem vient corroborer la justesse de cette piste. En juin 2016, les juges chargés d'instruire la plainte pour faux et usage de faux déposée par Nicolas Sarkozy contre Mediapart ont rendu une ordonnance de non-lieu, confortant par la même les positions défendues par le site d'Edwy Plenel.


Selon l’article de Mediapart ce sont 4,5 millions de plus qui devaient être transférés au futur chef de l’Etat français entre les deux tours de la présidentielle : « 3 millions envoyés par Saïf al-Islam Kadhafi et 2 millions par Abdallah Senoussi, chef des services secrets intérieurs libyens et beau-frère de Kadhafi. Soit un total de 6,5 millions d’euros qui auraient été versés, selon les écrits de Choukri Ghanem, en pleine campagne électorale au clan Sarkozy ».


Depuis trois ans, la justice française enquête sur des soupçons d'un financement libyen massif de la campagne de l'ex-chef de l'Etat français, alors président de l'UMP et ministre de l'Intérieur. Soupçons de financements que le clan sarkozyste a toujours nié, prétendant que les dirigeants libyens, qui ont soutenu l'inverse, avaient tout échafaudé a posteriori. Or, le carnet de Choukri Ghanem date d'avril 2007, soit la période de la campagne présidentielle, même si l'ancien proche de Mouammar Kadhafi n'est plus vivant pour en témoigner.


Le fruit d'une coopération judiciaire avec Oslo

Cette réunion, du 27 avril 2007, retracée par ce carnet indique que Bachir Saleh - gestionnaire d’un fonds souverain -, a versé 1,5 millions d’euros à Nicolas Sarkozy, mais que d’autres caciques du régime comptaient bien feux aussi profiter de cette manne libyenne.


Ce carnet datant de la période où Paris et Tripoli entretenaient des relations parfaites, a été trouvé lors d’une perquisition effectuée aux Pays-Bas — en lien avec une gigantesque affaire de pots-de-vin norvégienne impliquant le défunt Choukri Ghanem. Oslo a l’a communiqué à la justice française. Au-delà des annotations sur les versements à Sarkozy, il comporterait d'autres éléments jugés tout aussi compromettants pour le pouvoir français livrant un éclairage contradictoire à la thèse du clan Sarkozy au sujet du financement libyen qui n’a eu de cesse de les balayer en les qualifiant de « balivernes fabriquées après l’intervention militaire de 2011 sur fond de vengeance contre Sarkozy ». Une version qui est donc manifestement battue en brève avec la découverte de ce document.


En tout état de cause, le carnet confirme en tout point les révélations souvent prises pour apocryphes de l’ancien chef du gouvernement libyen de l’époque, Baghdadi Mahmoudi, qui a expliqué alors qu’il était réfugié en Tunisie, par la voix de son avocat, « avoir remis à une délégation française envoyée par Sarkozy de l’argent, beaucoup d’argent, des millions d’euros en liasses de billet » .


De telles affirmations avaient été formulées par l'intermédiaire du marchand d’armes Ziad Takieddine impliqué dans les liens interlopes qu’entretenait l’Elysée avec le pouvoir du colonel déchu et d'ex-dignitaires du régime libyen, tandis que d'autres ont démenti jetant une ombre supplémentaire sur cette affaire politico-judiciaire qui vaut déjà une mise en examen pour « blanchiment de fraude fiscale », « faux » et « usage de faux » à Claude Guéant, le plus proche collaborateur de Sarkozy de l'époque, mis en cause pour avoir reçu 500 000 euros en provenance de l'État libyen.

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