« Mercredi noir » à Sidi Bibi, où la population s’est révoltée contre le caïd local

La petite commune de Sidi Bibi, dans la région de Chtouka Ait Baha, a connu hier des heurts d’une rare violence entre la population les forces de l’ordre. En cause la décision de démolir une dizaine d’habitations non autorisées. La fureur des manifestants (des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux rendent compte des événements) vient du fait que ces constructions, très récentes, avaient été tolérées durant la campagne électorale. Selon des sources locales, plusieurs cas de blessés de part et d’autre ont été enregistrés, ainsi que nombre d’arrestations concernant dans certains cas des mineurs. Le siège de la commune a été saccagé par des jets de pierres et divers projectiles, première cause de blessures parmi les fonctionnaires.

Une colère née de l'incompréhension
Les violences sont surtout le fait d’une incompréhension de la population envers les autorités ont permis la construction de ces habitations il y a quelques semaines avant de revenir les démolir aujourd’hui. Certains accusent aussi le caïd d’avoir ciblé certains et épargné d’autres.
Ajoutant à la confusion, par un communiqué diffusé au plus fort des affrontements, la commune réfute catégoriquement toute responsabilité dans l’incohérence de ces décisions.

Mohamed Bazzi, président de la commune et affilié du parti de l’Istiqlal, renvoie directement la responsabilité au représentant du ministère de l’Intérieur, qui, selon lui, a été « l’élément déclencheur de toute cette affaire ». D’un autre coté, les responsables communaux estiment que ces tensions sont le fait d’un « travail en sous-main d’opposants politiques déçus de ne pas contrôler les affaires de la cité ».
Aux dernières nouvelles, selon des sources locales, les forces de l’ordre ont totalement investi l’espace public de Sidi Bibi grâce à des renforts expédiés d’Agadir.