Le Maroc soutient le Sénégal dans le développement de la petite agriculture et le milieu rural
Le ministre de l’Agriculture et de la Pêche maritime, Aziz Akhannouch, a présenté devant les deux chefs d’Etat les grandes lignes de ce programme de partenariat élaboré pour faire bénéficier l’Etat sénégalais de l’expertise acquise par le Maroc en matière de développement de la petite agriculture, notamment dans le cadre du Plan Maroc Vert.
« Ce partenariat s'inscrit dans le cadre d'une coopération agricole déjà très active entre le Maroc et le Sénégal », a souligné Akhannouch, notant que « l'expérience déjà acquise dans ce cadre et les nombreux échanges existants, que ce soit en matière de formation, de transferts de technologie ou d'appui financier, assureront le succès de ce nouveau partenariat ambitieux ».
Le partenariat pour l'accompagnement de la petite agriculture et du milieu rural au Sénégal « repose ainsi sur l'approche conjointe de quatre acteurs clés à savoir la Fondation Mohammed VI pour le Développement Durable, le Groupe Crédit Agricole du Maroc, le Groupe Banque Centrale Populaire, et le Ministère de l'Agriculture et de la Pêche Maritime », a fait observer Akhannouch.
Près de 4 millions d'euros d'aide directe
« La Fondation Mohammed VI pour le Développement Durable apportera son expertise en matière de développement social et solidaire, ainsi qu'un apport financier de 1 million d'euros sous forme de don pour la création d'un fonds de garantie avec le soutien du Ministère de l’Economie, des Finances et du Plan de la République du Sénégal, dédié aux prêts qui seront attribués aux petites exploitations agricoles par Atlantic Microfinance for Africa (AMIFA), filiale du Groupe Banque Centrale Populaire », a indiqué le ministre.
« Le Groupe Crédit Agricole du Maroc mettra à disposition son expertise en matière d'ingénierie de financement, tout en ayant une contribution financière directe à hauteur de 1,5 million d'euros au dispositif », a affirmé Akhannouch, soulignant que « le Groupe Banque Centrale Populaire via l'AMIFA, déjà implantée au Sénégal, apportera une contribution financière additionnelle de 1,5 million d'euros, outre l'accès à ses réseaux et l'utilisation de son back office ».
« Le Ministère de l'Agriculture et de la Pêche Maritime, enfin, apportera son expérience issue du Plan Maroc Vert, en matière de gestion des projets et de cadrage stratégique », a-t-il ajouté, notant que les 3 millions d'euros prévus dans le dispositif adossés au fonds de garantie financé par la Fondation Mohammed VI pour le Développement Durable, permettront « un effet de levier pour une disponibilité immédiate de 10 millions d'euros de crédits à distribuer ».
« Cela permettra de toucher directement près de 7 000 petits agriculteurs et près de 70 000 cumulés d'ici 5 ans », a précisé Akhannouch.
Par la suite, le roi et le chef de l’Etat sénégalais ont présidé la cérémonie de signature de deux conventions relatives à la mise en œuvre du programme de partenariat agricole maroco-sénégalais.
Il s’agit d’une convention de partenariat pour la mise en place d’un dispositif de financement pour l’accompagnement de la petite agriculture et du milieu rural, signée, côté sénégalais, par le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Amadou Bâ, et le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, Papa Abdoulaye Seck.
Côté marocain, cette convention a été signée par Aziz Akhannouch, le président délégué de la Fondation Mohammed VI pour le développement durable, Mostafa Terrab, le président du directoire de la Banque Centrale Populaire, Mohamed Benchaaboun, et le président du directoire du Crédit agricole du Maroc, Tariq Sijilmassi.
Un plan d'aménagement du poulpe en faveur de Dakar
Le roi Mohammed VI a présidé par ailleurs au lancement d’un plan d’aménagement du poulpe au profit du Sénégal. Ce plan, dont le mémorandum d’entente pour sa mise en œuvre ont été signé sous la présidence des deux Chefs d’Etat, sera réalisé en cinq étapes et vise pour l’essentiel la préservation et la valorisation du poulpe, la reconstitution du stock de cette ressource, ainsi que la sauvegarde des impacts socio-économiques de cette espèce.
La première étape consistera à mettre en place un groupe de travail méthodologique, qui se chargera de la détermination du plan et de la zone de prospection scientifique, de la mise en place d’une stratégie d’échantillonnage et de la planification de la campagne. Deux réunions bilatérales par an se tiendront dans ce sens entre des scientifiques marocains et sénégalais.
La deuxième étape, qui concerne la campagne scientifique, s’articule autour des opérations de balayage bathymétrique et de chalutage, la réalisation d’un inventaire des espèces et échantillonnage biologique, le prélèvement et mesures des paramètres océanographiques. Dans ce sens, deux campagnes seront organisées par an lors des saisons froide et chaude.
Quant à la troisième étape, elle vise le traitement statistique et géostatistique, la mise en place d’une cartographie des distributions, des structures démographiques des paramètres biologiques et des abondances et biomasses. Il est prévu, dans ce cadre, la tenue d’une réunion du groupe de travail conjoint de fin de mission (Maroc-Sénégal).
La quatrième étape s’intéresse, elle, à l’évaluation et la modélisation du potentiel exploitable via l’évaluation des potentialités de capture optimale et l’évaluation des scénarios d’exploitation et de l’effort de pêche. Cette étape débouchera sur la mise sur pied d’un groupe d’évaluation des stocks.
La cinquième et dernière étape concerne la mise en place du plan d’aménagement relatif aux zones et périodes sensibles (repos biologiques et zones à protéger) et la biomasse et le potentiel exploitable (quota de pêche), outre la dynamique et la stratégie de pêche (unité d’aménagement). Un groupe d'évaluation scientifique triennal sera créé dans ce cadre.
A cette occasion, le roi a remis aux autorités sénégalaises un don du Royaume du Maroc sous forme de 12 engins (zodiacs) pour le sauvetage en mer et le contrôle des activités de la pêche.
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