Conjoncture: le moral des ménages en sérieux déclin
Le tableau que dresse le HCP sur le moral des ménages suite à sa dernière enquête de conjoncture n’a rien de rassurant. L’institution dirigée par Ahmed Lahlimi calcule chaque trimestre l'indice de confiance des ménages (ICM). Un calcul qui se base sur la perception qu’ont les ménages sur l’évolution du niveau de vie, du chômage, de l’opportunité à effectuer des achats de biens durables et de leur situation financière. Pour le troisième trimestre, les résultats de l’enquête permanente de conjoncture auprès des ménages, fait ressortir une baisse du moral des ménages marocains caractérisé par une nette baisse de l'ICM. Il passe de 75,7 lors du deuxième trimestre de l‘année à 73,8 points au troisième. Pis encore, il y a un an de cela les ménages marocains avaient atteint à niveau satisfaisant de l’ICM, à 76,3 points.
Pour mieux comprendre cet affaissement, le HCP rapporte les résultats points par points. Globalement, c’est le sentiment d’un niveau de vie en détérioration qui domine. Ce sont quelques 44,8 % des ménages marocains, sondés, qui ont observé une précarité de leur situation socio-économique. En face, le nombre de Marocains qui sentent une amélioration est très faible et affiche un taux de 27,4 %. Les questions du HCP vont même au-delà du ressenti du marocain à l’instant présent. Sur les douze prochains mois, 33,2 % des ménages s’attendent à une dégradation de leur niveau de vie, 40,7 % à un maintien au même niveau et 26,1 % à une amélioration.
Au niveau des futurs achats de biens durables, les ménages restent tout aussi sceptiques. Le taux des ménages qui jugent que le moment n’est pas opportun pour effectuer des achats de biens durables est considérable, 59,8 % contre 19,3 % qui pensent le contraire.
Et même au niveau des finances des ménages les choses empirent. Selon l’enquête du HCP, seuls 59 % des ménages estiment que leurs revenus couvrent leurs dépenses au deuxième trimestre de l’année. Alors que 34 % déclarent s’endetter ou puiser dans leur épargne au moment où un nombre minime, 7,6 %, des ménages, affirment pouvoir épargner une partie de leur revenu. La situation financière au cours des 12 derniers mois a régressé pour 39,3 % des ménages contre 12,3 % qui estiment que leur situation s’est plutôt améliorée. Et pour couronner le tout, c’est le flou total pour les 12 prochains mois. Un chiffre résume la situation : 84 % des ménages se disent incapables d’épargner d’ici un an.
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