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10.12.2016 à 15 H 34 • Mis à jour le 10.12.2016 à 15 H 39
Par
Chaos en Syrie

Syrie : John Kerry accuse Bachar al-Assad de crime contre l’humanité

Damas resserre de plus en plus l’étau, samedi, sur les rebelles assiégés à Alep, en pilonnant sans cesse leurs derniers repaires. John Kerry a accusé le régime syrien de crimes contre l’humanité, lors d’une réunion, samedi, à Paris. CHRISTIAN CHARISIUS / AFP
« Le bombardement aveugle par le régime viole le droit international et doit cesser », s'est insurgé le secrétaire d'État américain lors d'une conférence à Paris

Face à la tragédie dans la deuxième ville du pays en guerre, les efforts diplomatiques se sont intensifiés avec une réunion de dix pays occidentaux et arabes opposés au pouvoir syrien à Paris avant des discussions américano-russes à Genève pour tenter de « sauver » Alep. « Le bombardement aveugle par le régime viole le droit international et dans beaucoup de cas (représente) des crimes contre l'humanité, des crimes de guerre et doit cesser », a martelé le chef de la diplomatie américaine John Kerry après avoir qualifié le conflit en Syrie de « pire catastrophe depuis la Seconde Guerre mondiale ».


La Syrie et la Russie doivent « laisser sortir les gens », a lancé à ses côtés son homologue allemand Franck-Walter Steinmeier à la fin de la réunion de Paris. Celle-ci a précédé une réunion « technique » américano-russe prévue à Genève pour parler d'« un cessez-le-feu, d'une aide humanitaire et d'un départ de l'opposition (armée) et des civils d'Alep », selon le département d'État. Pour les analystes, la perte par les rebelles de leur principal bastion en Syrie semble inéluctable et marquerait un tournant dans la guerre. C'est l'intervention militaire russe en septembre 2015 qui a permis au régime en mauvaise posture d'inverser la situation.



Présente à la réunion de Paris, l'opposition syrienne en exil, qui a considérablement perdu de son influence, a fait part de sa disponibilité à « reprendre les négociations sans conditions préalables », selon le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault. Mais la légitimité de cette opposition n'a jamais été reconnue par le régime ou son allié russe.


« Les rues sont pleines de gens sous les décombres »

Bachar el-Assad, appuyé militairement par la Russie, mais aussi l'Iran et le Hezbollah libanais, enregistre des succès face aux rebelles. Dans le camp opposé, les Occidentaux, qui lui sont hostiles, cherchent désespérément à trouver une issue diplomatique à la guerre qui a fait depuis mars 2011 plus de 300 000 morts et jeté hors de leur foyer plus de la moitié de la population.


Samedi à Alep, principal front du conflit, les troupes progouvernementales ont continué de pilonner par les airs et à l'artillerie lourde les derniers quartiers rebelles, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Les bombardements sont violents et des colonnes de fumée s'élèvent dans le ciel de plusieurs secteurs, selon un correspondant de l'Agence France-Presse dans la partie gouvernementale. « Le pilonnage est d'une intensité inouïe », a dit à l'Agence France-Presse Ibrahim Abou al-Leith, le porte-parole de l'organisation des secouristes des Casques blancs à Alep, présent dans un quartier rebelle. « Les rues sont pleines de gens sous les décombres. Ils meurent parce qu'on ne peut pas les sortir de là », a-t-il ajouté.



Kerry-Daech


Le régime contrôle désormais 85 % des quartiers que les insurgés tenaient avant le lancement le 15 novembre d'une offensive qui a causé la mort de 413 civils à Alep-Est et poussé quelque 80 000 à la fuite. Acculés dans leur dernier carré, les rebelles ont tiré des roquettes sur les quartiers pro-régime, tuant neuf civils, selon l'OSDH. Au moins 129 civils y ont péri depuis le début de l'opération. Fort de ces succès, le régime Assad a ignoré les appels internationaux à la trêve et son allié russe a affirmé que l'offensive d'Alep ne cesserait qu'après le départ de tous les « bandits », en allusion aux rebelles. Selon l'ONU, environ 100 000 civils sont assiégés dans les quartiers rebelles. Quelque 2 000 d'entre eux ont fui samedi vers les régions pro-régime, a indiqué l'OSDH.


Territoire morcelé

Déclenchée par la répression brutale de manifestations pacifiques prodémocratie, la guerre en Syrie est devenue très complexe avec la montée en puissance de groupes djihadistes comme l'organisation terroriste Daech, l'implication de forces régionales et de puissances internationales. Les fronts s'y sont multipliés sur un territoire très morcelé entre une multitude de belligérants – régime, rebelles, djihadistes, Kurdes –, soutenus par différents acteurs internationaux.


Samedi, le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter, dont le pays dirige une coalition internationale anti-Daech, a annoncé l'envoi en Syrie de 200 soldats supplémentaires pour appuyer les 300 déjà dans le pays pour conseiller une coalition arabo-kurde qui cherche à chasser Daech de Raqqa (nord), sa capitale de facto. Cette coalition, les Forces démocratiques syriennes (FDS), a annoncé la décision de lancer la « seconde phase » de l'offensive, « dont l'objectif est de libérer les territoires à l'ouest de Raqa et isoler ainsi la ville ». Les FDS sont soutenues par les frappes de la coalition internationale qui bombarde depuis 2014 Daech. Sur le front de la province centrale de Homs, Daech, à la faveur d'une offensive contre les pro-régime, est parvenu à la périphérie de la cité antique de Palmyre, selon l'OSDH.


Avec AFP

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